Surmonter les crises grâce au collectif

« Les évènements exceptionnels que nous venons de vivre ne doivent pas nous faire dévier de notre feuille de route », insiste Thierry Roquefueil, président du Cniel. CP : L.Page/Cniel
À l’occasion de l’assemblée générale du Cniel, qui s’est tenue le 9 septembre dernier, Thierry Roquefeuil, le président, est revenu sur l’année écoulée, marquée par deux crises majeures pour la filière : celle de Lubrizol, en septembre 2019, et celle de la Covid-19, toujours d’actualité.
« Nous avons pu traverser les évènements exceptionnels de 2019-2020 grâce au travail de France terre de lait. La crise sanitaire a désorganisé la transformation et la distribution, mais la solidarité a fonctionné. Nous avons trouvé une solution dans l’urgence. Aujourd’hui, la crise économique est devant nous. Elle va toucher des acteurs de la filière déjà fragilisés ».
« Nous réaffirmons aujourd’hui notre feuille de route France terre de lait, en toute transparence, et en challengeant nos pratiques. C’est comme cela que nous progresserons », a poursuivi le président.
Thierry Geslain, directeur développement durable du Cniel, a présenté le premier rapport de responsabilité sociétale de la filière laitière, qui vient de paraître.


Renforcer la compétitivité de la filière

Réunis en table ronde, les présidents des différents collèges du Cniel ont salué le travail collectif qui a permis de surmonter les deux crises. 
« La crise de la Covid-19 a su révéler la force de la filière laitière, le collectif a permis de tenir bon. Nous avons pu réagir avec efficacité et responsabilité, se félicite Damien Lacombe.
Le président du collège des coopératives laitières plaide pour une filière plus attractive, plus compétitive et rémunératrice.
« Nous avons assuré une alimentation saine aux consommateurs pendant le confinement, sans jeter du lait.  La crise a fragilisé le pouvoir d’achat de nombreuses familles. Nous devons renforcer notre compétitivité pour que les produits laitiers restent accessibles pour les foyers français. Nous sommes partie prenante du redressement économique », appuie Robert Brzusczak, président du collège des industries laitières.
« Avoir une interprofession qui marche est fondamental. Les mesures prises montrent que l'on peut décider ensemble vite, en une soirée. Je suis fier du travail collectif », confie Jacques Creyssel.
Le président du collège commerce et distribution a émis quatre vœux :
« Poursuivre notre capacité à travailler ensemble, être attentif à notre communication, agir pour que France terre de lait et les EGA soient une grande réussite et faire en sorte que l’Union européenne fonctionne mieux sur nos sujets.  Cette dernière a été la grande absente durant cette crise. »

« La force d’une filière se construit »

En clôture de l’assemblée générale, Julien Denormandie, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, a réaffirmé le rôle de l'interprofession Cniel garante de l’intérêt collectif de tous les acteurs laitiers et en cohérence avec l’intérêt général :
« La crise a montré la force de la filière et la force du collectif. La force n’est pas un hasard, elle se construit. »
Face aux défis à venir – la crise de la Covid-19, « qui n’est pas terminée », le défi climatique, le défi du prix et le défi de la demande sociétale, le ministre de l’Agriculture met en avant trois enjeux :

- gagner en compétitivité tout au long de la filière ;

- s’engager dans des transitions sources de création de valeur ;

- partager la valeur créée entre tous les maillons.
« La loi EGalim va dans le bon sens, mais l’objectif n’est pas atteint. De nombreuses choses ont été faites et restent à faire, notamment sur le sujet des marques de distributeurs. Il faut aller jusqu’au bout. Nous sommes aux côtés du Cniel pour avancer », assure Julien Denormandie.