[Témoignage] « La monotraite pour réguler ma production et me libérer du temps »

Légende : "Je peux conseiller la monotraite à celui qui cherche un système extensif économe", estime Frédéric Thiriet, éleveur dans les Vosges. Crédit : beatrice prève/Adobestock



Frédéric Thiriet élève une trentaine de vaches laitières à Vagney, dans les Vosges. Installé en Gaec avec sa femme, il conduit son exploitation en agriculture biologique. Depuis le 15 avril 2020, il a fait le choix de passer en monotraite, uniquement le matin.

« Au moment du passage à la monotraite, ma production de lait a diminué de 25 %, évoque Frédéric Thiriet. À l’inverse, les taux ont beaucoup augmenté. Je n’ai pas refait le bilan complet, cependant j’ai gagné au moins trois points de TP et largement autant de TB : une plus-value sur la qualité qui n’est pas négligeable. J’estime qu’au final, sur les 25 % de perte de production, 10 à 15 % sont compensés par la hausse des taux protéiques et butyreux. »  

Un gain sur le confort de travail

Au-delà des aspects économique et production, la monotraite libère du temps. « Socialement, c’est incomparable avec avant, déclare l’éleveur. Le plus avantageux est lors de la période de pâturage. Je n’ai qu’à aller chercher les bêtes une fois le matin pour la traite, puis à les ressortir une fois celle-ci finie, et je suis tranquille jusqu’au lendemain matin. » Une souplesse qu’il apprécie également au moment des travaux de fenaison. Il n’a plus la contrainte de s’arrêter en cours de chantier pour rentrer faire la traite du soir. Ce confort de travail facilite aussi les choses lorsqu’il s’agit de se faire remplacer.

Une hausse des taux cellulaires

L’un des principaux inconvénients du passage à la monotraite reste l’augmentation des taux cellulaires.

« Avant mon passage à la monotraite, mon taux cellulaire se situait autour de 95.000, précise Frédéric Thiriet. Lorsque je suis passé à une traite quotidienne, celui-ci a grimpé à 250.000, avant de redescendre entre 100.000 et 150.000. De là, je me suis rendu compte que la qualité de l’eau influait énormément sur le taux. »

L’exploitant l’a notamment remarqué pendant l’été, en période de sécheresse. L’eau des ruisseaux, dans lesquels s’abreuvent les bovins, a tendance à stagner et à moins se renouveler, favorisant ainsi le développement de bactéries. Pour pallier cela, il a construit un réseau d’eau afin d’abreuver directement ses bêtes au pré. En parallèle, il ajoute également du bicarbonate dans l’eau. L’éleveur indique que les mammites restent le talon d’Achille du système et qu’il faut être vigilant sur la propreté.

Concernant l’alimentation, il ne donne plus de concentrés, les animaux sont entièrement à l’herbe. C’était l’un de ses objectifs : pouvoir s’affranchir des approvisionnements extérieurs à l’exploitation et ainsi mieux maîtriser ses charges opérationnelles. Il souligne toutefois qu’avec l’absence de concentrés, il faut être plus pointu sur le pâturage et sur la qualité de l’herbe.

Retrouver l'article complet de Willy Deschamps dans le numéro de février de Cultivar Élevage

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