
La monotraite peut faire gagner du temps de travail mais également de l’argent pour l’atelier lait. Mais pour y parvenir, il faut réunir plusieurs conditions afin de s’y retrouver financièrement.
Lors d’un webinaire organisé par le service élevage des chambres d’agriculture de Bretagne, Élodie Tranvoiz, chargée d’études à la station de Trévarez, a dévoilé les résultats d’un essai sur la monotraite mis en place sur l’exploitation entre 2002 et 2005.
Sur le sujet de l’alimentation, la station vise une autonomie alimentaire en donnant une priorité à l’herbe pâturée. Les vaches en lactation ont reçu de l’ensilage de maïs pendant la période hivernale. Des concentrés ont aussi été distribués mais à faible quantité, entre 390 et 330 kg contre 1 050 kg pour la moyenne Bretagne.
Comparaison des performances zootechniques entre 1 et 2 traites :
Valorisation des vaches entre les deux systèmes :
Cet investissement sera compensé par une meilleure valorisation du prix du lait ainsi que du prix de la viande. Au total, le produit de l’atelier lait augmente d’environ 17 000 € en supprimant une traite.
Tableau de synthèse économique de comparaison entre 1 et 2 traites :
En plus de mieux valoriser son lait et sa viande, la monotraite offre aussi une souplesse à la fois dans le travail et dans la vie personnelle.
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Lors d’un webinaire organisé par le service élevage des chambres d’agriculture de Bretagne, Élodie Tranvoiz, chargée d’études à la station de Trévarez, a dévoilé les résultats d’un essai sur la monotraite mis en place sur l’exploitation entre 2002 et 2005.
Deux lots de 27 vaches
Pour cet essai, le système choisi était le suivant : 50 ares par vaches au pâturage avec vêlages groupés de fin d’hiver, c’est-à-dire de février à mai. Un lot de 27 vaches laitières était trait deux fois par jour et un lot de 27 vaches une fois par jour.Sur le sujet de l’alimentation, la station vise une autonomie alimentaire en donnant une priorité à l’herbe pâturée. Les vaches en lactation ont reçu de l’ensilage de maïs pendant la période hivernale. Des concentrés ont aussi été distribués mais à faible quantité, entre 390 et 330 kg contre 1 050 kg pour la moyenne Bretagne.
Une baisse de 24 % de la production
Cet essai a mis en évidence une perte de 24 % de production de lait entre la monotraite et la traite deux fois par jour. Les vaches ont produit en moyenne 7 000 kg de lait en traite classique et 5 500 kg en monotraite. En revanche les taux ont augmenté avec la monotraite.Comparaison des performances zootechniques entre 1 et 2 traites :
1 traite/jour | 2 traites/jour | |
Production de lait en kg | 5 500 | 7 000 |
TB en g/kg | 41,1 | 39,1 |
TP en g/kg | 34,3 | 31,9 |
Une influence sur l'état des vaches
« En matière d’évolution des poids et notes d’états, en monotraite, le fait de moins solliciter les animaux sur la production de lait, on a des vaches qui maigrissent moins. Le système monotraite enregistre une note d’état corporel de -0,7 contre -0,9 pour le lot deux traites. »Par ailleurs, les vaches de réformes sont mieux valorisées puisque les carcasses des animaux sont plus lourdes. Le poids de carcasse moyen passe alors de 293 kg à 306 kg, le classement est également plus intéressant.
Valorisation des vaches entre les deux systèmes :
Effectif | Poids de carcasse (kg) | Classement | Prix (€) | |
Lot 2 traites | 30 | 293 | P= ou + | 629 |
Lot 1 traite | 24 | 306 | P+ ou O- | 683 |
Attention aux mammites
Par ailleurs, la monotraite donne des résultats intéressant sur la santé de la vache.« On observe une amélioration en matière de performance de reproduction dans le lot monotraite avec un intervalle vêlage-IA fécondante réduit de 11 jours, reconnaît Élodie Tranvoiz. Il y a également moins de problèmes de santé avec un point de vigilance sur les mammites. »En effet, la monotraite augmente les comptages cellulaires. Si le troupeau dispose déjà de problème de mamelle, leur augmentation sera très importante en passant à une traite par jour.
Augmenter le cheptel et les surfaces
Concernant les résultats économiques, sur un volume constant de 420 000 l de lait, le fait de passer en monotraite, nécessite de posséder 23 vaches supplémentaires et 17 ha de SFP.Cet investissement sera compensé par une meilleure valorisation du prix du lait ainsi que du prix de la viande. Au total, le produit de l’atelier lait augmente d’environ 17 000 € en supprimant une traite.
Tableau de synthèse économique de comparaison entre 1 et 2 traites :
2 traites | 1 traite | Écart entre 1 traite et 2 traites | |
Lait vendu (l) | 420 000 | 420 000 | |
Effectif VL | 67 | 90 | + 23 |
SFP (ha) | 68 | 85 | + 17 |
Prix du lait (€/1000l) | 330 | 351,7 | + 21,7 |
Prix réforme (€) | 629 | 683 | + 54 |
Prix lait (€) | 138 600 | 147 714 | + 9 114 |
Produit viande (€) | 24 176 | 31 748 | + 7572 |
Produit atelier (€) | 162 776 | 179 462 | + 16 686 |
En plus de mieux valoriser son lait et sa viande, la monotraite offre aussi une souplesse à la fois dans le travail et dans la vie personnelle.
Comme l’explique Élodie Tranvoiz : « Concernant le travail et l’astreinte, le passage en monotraite diminue de 17 % le travail d’astreinte qui correspond à 1 heure de moins pour 1 000 l de lait à l’échelle de l’année. Le poids d’astreinte de la traite passe de 68 % en deux traites à 57 % en une traite. »
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