« Les adhérents qui utilisent notre presse produisent à la fois de l’huile et du tourteau gras », explique Claude Galibert, président de la Cuma Départementale énergie innovation (DEI). Le tourteau est introduit dans l’alimentation des animaux. L’huile peut être valorisée pour la consommation humaine ou bien être utilisée comme additif au carburant.
En effet, la Cuma DEI de l’Aveyron est équipée d’une presse de marque Reinartz type AP10. « Ce matériel effectue une première pression à froid des graines de colza et de tournesol », explique Claude Galibert, son président.
27 tonnes de tourteaux et 17.000 litres d’huile produits en 2023
Le rendement de ce pressage est évalué à 60 % de tourteau et 40 % d’huile. « Notre presse traite en moyenne 90 kg de graines à l’heure, ce qui représente une production de 54 kg de tourteau et 36 l d’huile par heure », précise Claude Galibert, qui est aussi éleveur d’ovins, de caprins et de volailles fermières élevées en plein air.
Pour une bonne qualité de pressage, le taux d’humidité des graines ne doit pas dépasser 8 % et le taux d’impureté 3 %. De ce fait, la Cuma a également investi dans un trieur Marot. « Le triage est une étape essentielle au bon fonctionnement de la presse. Chaque producteur prépare donc ses lots avant le chantier de trituration », insiste Claude Galibert.
Aujourd’hui, 13 éleveurs de la Cuma utilisent cet équipement. « En 2023, nous avons réalisé 530 heures de pressage. Les éleveurs ont trituré 45 tonnes de graines. Ils ont donc produit 27 tonnes de tourteaux et 17.000 litres d’huile », détaille l’éleveur. Ce service est facturé 16 euros de l’heure.
Promouvoir la production de tourteaux gras fermiers
La Cuma a recueilli des données concernant les pratiques et le ressenti de trois utilisateurs. Objectif : partager leurs expériences avec d’autres adhérents intéressés par le pressage des oléagineux.
Les producteurs interrogés ont intégré les tourteaux dans l’alimentation de vaches en début de lactation, de broutards de plus de huit mois et de génisses laitières de plus de quatre mois.
La culture des graines oléagineuses, un facteur limitant majeur
Globalement, les points positifs cités par les éleveurs sont plus nombreux que les inconvénients :
- les bêtes ont un joli poil ;
- la production laitière ne chute pas ;
- le niveau d’autonomie alimentaire de l’exploitation augmente ;
- le niveau d’autonomie énergétique augmente aussi, car l’huile produite peut être utilisée comme un additif au carburant.
En revanche, les éleveurs ont également relevé deux inconvénients :
- les quantités disponibles ne permettent pas d’en distribuer longtemps et en grande quantité ;
- des difficultés agronomiques limitent la production, par exemple la levée des colzas en région sèche ou les dégâts d’oiseaux sur les cultures de tournesol.
Si du point de vue de ces exploitants les avantages de cette pratique sont nombreux, la production de graines oléagineuses reste le facteur limitant majeur.
Tourteaux fermiers : bien connaître la valeur alimentaire du produit
Les tourteaux fermiers de colza et de tournesol peuvent s’intégrer dans la ration des bovins. De ce fait, ils améliorent l’autonomie protéique des élevages.
Pourtant, avant de remplacer le tourteau de soja par du tourteau gras fermier, il est important de connaître les caractéristiques de ces coproduits. Dans l’une de ses fiches AutoSySel consacrée aux tourteaux fermiers, l’Idele a listé quatre points à retenir :
- Le tourteau fermier est plus riche en énergie que le tourteau industriel, mais moins riche en protéine.
- Sa valeur énergétique augmente avec la teneur en matières grasses tandis que la valeur protéique baisse.
- Sa diversité nécessite des analyses régulières des différentes fabrications.
- Le tourteau fermier de tournesol est moins énergétique et a une plus faible teneur en protéines brutes que celui de colza.