En poursuivant la culture du maïs fourrage, les éleveurs qui se convertissent à la bio bénéficient de nombreux avantages pour améliorer la productivité de leur surface fourragère.
Un maïs conduit en bio et ensilé peut atteindre les mêmes rendements qu’en conventionnel. Les spécialistes que nous avons interrogés sont unanimes à ce sujet. Selon Nadège Godfroy, de Seenorest, la moyenne des rendements du maïs bio dans le Grand-Est s’élève d’ailleurs à 80 % de celle du conventionnel. Mais d’après une enquête réalisée par Optival et Bio Grand-Est en 2019, plus de 40 % seulement des éleveurs maintiennent la culture après leur conversion à la bio. Souhaitant simplifier le travail, mieux valoriser la pâture, éviter les rations difficiles à équilibrer, ils limitent ainsi le maïs dans l’assolement.
Des rendements moyens de 8,5 tMS/ha
Distribué essentiellement en hiver (seuls 7 % des enquêtés distribuent du maïs toute l’année), sous forme d’ensilage, de grains ou d’épis, le maïs apporte en moyenne 3,8 kg MS par vache laitière et par jour, d’après l’enquête. Les rendements estimés sont en moyenne de 8,5 t MS/ha, mais varient de 5 à 13 t MS/ha2.
« Cependant, le fait d’équilibrer correctement une ration permet d’améliorer la marge alimentaire. Et l’investissement dans du correcteur azoté, même au tarif bio (tourteau de soja bio à 1 000 euros/t) peut s’avérer avantageux », affirme, preuve à l’appui, Nadège Godfroy.
L’éleveur peut jouer aussi sur la plasticité du maïs.
« Si vous visez de hautes performances laitières, ajoute-t-elle, il est intéressant de densifier le maïs, comme l’ont montré les analyses effectuées par Seenorest. En coupant à 50 cm au-dessus du sol, vous perdrez 10 % du rendement total, mais vous améliorerez la teneur en énergie et en protéines de 5 %. Et si vos stocks fourragers sont à l’équilibre, il est intéressant d’ensiler uniquement les épis de maïs. Le choix du mode de récolte dépendra donc de la quantité et de la qualité de l’herbe récoltée, mais aussi du potentiel du maïs. »