
La table ronde sur l’e-santé en production animale organisée par Esa Connect le 21 novembre à Angers a permis de mettre en lumière les progrès et les limites apportés par les technologies de l’information et de la communication.
Avec l’évolution des objets connectés, des capteurs, des logiciels, des algorithmes et des autres nouveaux outils, le vétérinaire aura-t-il encore sa place dans les élevages ? La réponse à cette question a été sans appel lors de la table ronde organisée par Esa Connect dans les locaux de l’École supérieure d’agriculture d’Angers (Esa) le 21 novembre dernier. {{CIT:1}} Tous les intervenants de la table ronde étaient d’accords pour affirmer que la relation entre le vétérinaire et l’éleveur allait forcément changer.
Des aides aux diagnostics pour le vétérinaire
{{CIT:2}} Travailler autrement pour le vétérinaire signifie, par exemple, l’utilisation de plateforme numérique. Le développement d’outils d’aide au diagnostic comme celui de Pronozia pour les vétérinaires spécialisés notamment dans les animaux de compagnie a fait réagir les participants de la table ronde. {{CIT:3}} L’outil d’aide au diagnostic Pronozia est une gigantesque base de données issues de références bibliographiques et cliniques. {{CIT:4}}Des tensions émergent
Le développement d’un tel outil interroge sur la façon dont l’éleveur pourra percevoir son utilisation par le vétérinaire. {{CIT:5}} Denis Avignon rajoute : {{CIT:6}}Néanmoins, les limites du numérique ont largement été abordées. Bertille Thareau, sociologue, responsable du laboratoire de recherche en sciences sociales Laress de l’Esa et titulaire de la chaire Mutualité agricole qui organisent Esa Connect, signale :
{{CIT:7}}La chercheuse prend comme exemple le capteur appliqué au collet des vaches. Il participe à améliorer les connaissances sur les états de santé de l’animal. Mais via le capteur, seuls quelques facteurs sont analysés. Avec peu de données, l’éleveur finalement pourrait moins bien gérer la santé de l’animal. Autre limite, les capteurs ou le robot de traite connecté améliore le travail. Mais l’accumulation de données et les alertes qui en découlent peuvent apporter plus de stress à celui qui les reçoit, éleveur comme technicien.
Que mesure-t-on et pour qui ?
Nicolas Fortané, sociologue Inra spécialisé dans la santé animale, alerte sur le fait que les objectifs d’utilisation des données divergent parfois. Et cela entraîne des frictions entre les divers acteurs. Il cite le cas de la surveillance sanitaire en santé animale : {{CIT:8}}