L’unité Bioepar de l’Inrae, en partenariat avec Ter’Elevage, a étudié l’impact des distances de transport sur les performances des jeunes bovins à l’engraissement et développé un algorithme visant à les optimiser.
La filière jeunes bovins de boucherie en France est majoritairement structurée autour de deux types d’acteurs : les naisseurs qui élèvent des broutards jusqu’à 8-9 mois et les engraisseurs qui les engraissent jusqu’à l’abattage. Cette organisation de filière implique le transport des animaux entre ces deux maillons. Les coopératives sont impliquées dans plus de la moitié des transferts de broutards en France. Celles-ci achètent de nombreux animaux à de multiples naisseurs, et constituent des lots en centre de tri avant de les mettre en place chez les engraisseurs.
La mise en lot des jeunes bovins destinés à l’engraissement est une période stressante qui peut avoir un impact négatif sur la santé, les performances animales et le bien-être des jeunes bovins.
La filière jeunes bovins de boucherie en France est majoritairement structurée autour de deux types d’acteurs : les naisseurs qui élèvent des broutards jusqu’à 8-9 mois et les engraisseurs qui les engraissent jusqu’à l’abattage. Cette organisation de filière implique le transport des animaux entre ces deux maillons. Les coopératives sont impliquées dans plus de la moitié des transferts de broutards en France. Celles-ci achètent de nombreux animaux à de multiples naisseurs, et constituent des lots en centre de tri avant de les mettre en place chez les engraisseurs.
La mise en lot des jeunes bovins destinés à l’engraissement est une période stressante qui peut avoir un impact négatif sur la santé, les performances animales et le bien-être des jeunes bovins.
"Différents facteurs de risques de maladies respiratoires liés à la mise en lot et au passage en centre de tri peuvent dégrader les performances à l’engraissement : la distance de transport, la taille du lot, la saison de la mise en lot, l’âge et le poids moyen des animaux, le mélange d’animaux provenant de différents élevages naisseurs et aussi l’incitation possible à la vaccination chez le naisseur", énumère Thibaut Morel-Journel, de l’unité Bioepar.
Les caractéristiques des lots influent sur les performances
L’unité Bioepar a réalisé une étude en partenariat avec Ter’Elevage sur la base de 15 735 jeunes bovins charolais mis en place dans 740 lots en 2014 et 2015. Sur la base des données liées à la mise en lot, à la performance et à l’homogénéité du lot, les chercheurs ont cherché à quantifier l’impact de ces différents facteurs."Il y a assez peu de la variation de poids et d’âge alors que ce sont deux critères auxquels sont attachés les engraisseurs. Les résultats mettent en évidence d’autres aspects, actuellement peu ou pas pris en compte lors de la constitution des lots mais qui ont un impact non négligeable, notamment le statut vaccinal des animaux", explique Thibaut Morel-Journel.
« Nos résultats montrent que les lots maximisant les risques de maladies respiratoires sont ceux pour lesquels les animaux ont parcouru une plus longue distance, sont moins vaccinés et qui comportent une plus grande diversité d’origine des animaux. »
Repenser les critères de constitution des lots
À partir de là, l’unité Bioepar s’est attachée à optimiser les distances de transport.« Nous avons développé un algorithme d’optimisation des distances de transport. L’objectif est de minimiser les distances de transport des broutards sans modifier leur lit, origine, ou destinations, mais en sélectionnant le centre de tri par lequel ils transitent. »L’efficacité de l’algorithme a été testée avec un jeu de données de 129 756 broutards mis en place dans 9 383 lots par Ter’Elevage dans treize centres de tri distincts entre 2010 et 2018. Les résultats montrent une diminution des distances de transport de 29 km par bovin en moyenne, et de 84 km par bovin pour les trajets de plus de 300 km. Par ailleurs, la répartition des broutards entre les centres de tri recommandés par l’algorithme diffère sensiblement de la répartition réelle, révélant ainsi l’utilité relative de chaque centre de tri pour réduire les distances de transport.
« Cette étude démontre qu’il est possible pour la filière jeunes bovins de repenser les critères de constitution des lots, notamment grâce à l’algorithme que nous avons mis au point. »