Introduire de la luzerne ou du trèfle violet dans une ration jeunes bovins à base de blé améliore le revenu, alors que celui-ci est légèrement dégradé avec une ration à base de maïs ensilage. Tel est l’enseignement d’une étude menée à la station expérimentale bovine de Mauron (Morbihan).
Depuis 2013, cette dernière évalue les incidences techniques du remplacement du tourteau de soja par ces deux légumineuses pour la complémentation azotée sur des jeunes bovins charolais et limousins. Le système étudié est un cas-type naisseur-engraisseur intensif, avec 72 vêlages sur 70 ha de SAU et 33 jeunes bovins sortis par an.
L'herbe occupe 77 % de la SAU et 82 % de la surface fourragère principale (SFP). Le système est situé en zone intermédiaire favorable aux cultures avec une double période de vêlage et un chargement de 2,1 UGB/ha de SFP.
Avec des régimes d’engraissement à base de blé, 2,3 ha de luzerne (ou 2,1 ha de trèfle violet) se substituent à une partie des surfaces en céréales. Dans ce cas, l’économie annuelle de tourteau de soja est de 10,3 tonnes. Les besoins supplémentaires de paille de litière sont compensés par l’économie de paille alimentaire réalisée par l’introduction de la luzerne ou du trèfle violet dans les rations. La diminution des surfaces en céréales entraîne néanmoins un achat supplémentaire de paille de 4 à 6 tonnes.
Incidence économique de l’introduction de luzerne ou de trèfle violet dans l’alimentation des jeunes bovins charolais (en euros)
Source : Station expérimentale de Mauron et réseau d’élevage viande
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Engraissement des jeunes bovins avec maïs ensilage et luzerne : des ajustements de la ration à prévoir
La luzerne enrubannée, tout bon pour l'engraissement des jeunes bovins
Depuis 2013, cette dernière évalue les incidences techniques du remplacement du tourteau de soja par ces deux légumineuses pour la complémentation azotée sur des jeunes bovins charolais et limousins. Le système étudié est un cas-type naisseur-engraisseur intensif, avec 72 vêlages sur 70 ha de SAU et 33 jeunes bovins sortis par an.
L'herbe occupe 77 % de la SAU et 82 % de la surface fourragère principale (SFP). Le système est situé en zone intermédiaire favorable aux cultures avec une double période de vêlage et un chargement de 2,1 UGB/ha de SFP.
Une modification sensible de l’assolement
Avec des régimes d’engraissement à base de maïs ensilage, l’apport de luzerne enrubannée nécessite une surface de 3,3 ha de luzerne. Ce régime moins performant qu’avec du soja se traduit par une augmentation de 4 ha des besoins en surfaces pour l’alimentation. Dans ce système, le remplacement du tourteau de soja par de la luzerne enrubannée permet d’économiser l’achat de 11 tonnes de soja consommées par les jeunes bovins, soit une économie annuelle de 5 700 euros. Dans le même temps, le besoin en paille augmente légèrement et la diminution de la surface en céréales entraîne une augmentation des achats de paille à l’extérieur de 17 tonnes.Avec des régimes d’engraissement à base de blé, 2,3 ha de luzerne (ou 2,1 ha de trèfle violet) se substituent à une partie des surfaces en céréales. Dans ce cas, l’économie annuelle de tourteau de soja est de 10,3 tonnes. Les besoins supplémentaires de paille de litière sont compensés par l’économie de paille alimentaire réalisée par l’introduction de la luzerne ou du trèfle violet dans les rations. La diminution des surfaces en céréales entraîne néanmoins un achat supplémentaire de paille de 4 à 6 tonnes.
+10 % de revenu avec une ration à base de blé
Avec des rations à base de maïs ensilage et à partir des premiers résultats d’essais à même niveau d’apport de concentré énergétique, l’introduction de la luzerne n’a pas permis d’améliorer la rentabilité du système : le résultat courant baisse légèrement (- 660 euros). Thierry Offredo, conseiller viande bovine au pôle herbivores des chambres d’agriculture de Bretagne, explique :Cette légère baisse de revenu est essentiellement liée à la diminution de la surface en blé et donc à la perte de marge culture. Avec un régime à base de maïs ensilage+légumineuses, la quantité de fourrage à distribuer est importante du fait de l’allongement de la durée d’engraissement. La baisse du coût alimentaire est moindre comparé à un régime à base de blé.Avec des rations à base de blé, le résultat courant est nettement plus favorable.
La diminution de la surface en céréales entraîne une baisse de la marge de cette activité d’environ 1 300 euros en moyenne. Mais cette baisse de marge est largement compensée par la réduction du coût alimentaire liée à l’économie de tourteau de soja. La baisse du coût alimentaire de l’atelier viande atteint plus de 4 000 € avec l’introduction des légumineuses dans les rations à base de blé.Au final, la substitution du soja par de la luzerne ou du trèfle violet se traduit par une amélioration du revenu d’environ 2000 euros, soit une augmentation de plus de 10 %.
Incidence économique de l’introduction de luzerne ou de trèfle violet dans l’alimentation des jeunes bovins charolais (en euros)
Système d’alimentation | Maïs + soja | Maïs + luzerne (écart/soja) | Blé + soja | Blé + luzerne (écart soja) | Blé +trèfle violet (écart soja) |
Marge brute d’exploitation | 68 750 | - 1 380 | 67 280 | + 3 030 | + 2 870 |
Dont viande | 63 150 | + 60 | 58 620 | + 4 650 | + 4 120 |
Dont céréales | 5 600 | - 1 440 | 8 660 | - 1 620 | - 1 250 |
Résultat courant 2014 | 17 510 | - 660 | 16 300 | + 2 120 | + 1 820 |
Variation du résultat courant | - 4 % | + 13 % | + 11 % |
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