"La conduite des veaux sous vaches nourrices est une pratique introduite en France en 2009 après un voyage d’études d’éleveurs finistériens en Angleterre. Elle consiste à faire adopter 2 à 4 veaux par une vache laitière qui n'est pas traite. Le plus souvent, les nourrices sont des vaches destinées à l'abattoir : des vaches qui boitent, qui ont des mammites récurrentes... Cette pratique leur offre une deuxième chance ", expliquait Caroline Constansis, à l'occasion des Journées 3R, qui se sont déroulées en décembre 2020.
" La pratique modifie le mode d’alimentation et le type de logement. Les veaux sont en présence de vaches adultes durant leur première année de vie, alors que traditionnellement il n'y a pas de contact avec des vaches adultes avant le premier vêlage. Et la première saison de pâturage est plus longue. L'adoption est une étape clé, l’éleveur doit veiller à ce que le veau tête bien", explique Caroline Constansis.
Moins de diarrhées
La jeune chercheuse s'est intéressée à deux maladies majeures des veaux : la cryptosporidiose et les strongles gastro-intestinaux. Elle a également évalué les performances de croissance.Les analyses de fécès réalisés sur les veaux ont permis de montrer une intensité plus faible de cryptosporidiose. Les veaux présentent moins de diarrhées. L'infestation par les strongles gastro-intestinaux est, par ailleurs, modérée.
L'élevage des veaux sous nourrices a également des effets bénéfiques sur les performances de croissance : dans l’étude, les veaux présentaient une croissance moyenne de 783 g/jour.
Cette croissance importante pourrait permettre, a priori, un premier vêlage à 24 mois comme l’évoquait une précédente étude. L’utilisation de la race Jersiaise, réputée pour sa précocité, pourrait également renforcer cette possibilité.
L'étude se poursuit par l'observation des génisses de deuxième année (bien-être animal, croissance, reproduction, strongles gastro-intestinaux).