« L’aide de 6000€ pour les employeurs qui recrutent en apprentissage est maintenue pour l’année 2024 », a déclaré Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, le 2 janvier 2024.
Cette aide concerne l’embauche d’un apprenti de tout âge ou d’un salarié de moins de 30 ans en contrat de professionnalisation. Elle sera versée lors de la première année du contrat et sera attribuée sans conditions aux entreprises de moins de 250 salariés.
Une incitation qui fonctionne en agriculture
« Le Gouvernement soutient l’apprentissage pour accompagner les jeunes vers la réussite de leur projet, poursuivre le développement et la valorisation de cette voie de formation et atteindre le million d’apprentis par an d’ici 2027 », a précisé la ministre déléguée à la Formation professionnelle.
Cette annonce a soulagé les professionnels du secteur agricole. Pour les associés du Gaec la Ferme Ursule situé en Vendée, aucun doute : le maintien en 2024 de cette aide est une très bonne nouvelle.
« Cette aide est une incitation qui fonctionne, explique Marie Schwab, associée du Gaec. Lorsque le contexte économique incite à la prudence ou même après une mauvaise récolte, 6000 euros peuvent faire pencher la balance en faveur de l’emploi. »
« 6000 euros pour un parcours de trois ans, une nécessité »
À la MFR de Saint-Germain-de-Marencennes (17), Paula Da Silva, responsable de l’alternance, se réjouit, elle aussi, de cette décision. Cependant, elle émet une certaine réserve : « Pour les apprentis de plus de 18 ans, l’aide était auparavant de 8 000 euros. Un employeur verra donc le montant de son aide diminuer si l’apprenti est majeur. »
À noter : en 2024 pour le recrutement d’un mineur, le montant de l’aide, auparavant de 5000 euros, augmente de 1000 euros.
« 6000 euros pour un parcours de trois ans, comme ceux que nous proposons, sont une nécessité. Il ne faut pas oublier qu’un apprenti est présent à temps partiel. De plus, il est là pour être formé et, souvent, il devient opérationnel seulement à la fin de son contrat », énumère Paula Da Silva.
L’apprentissage se porte bien
Le montant harmonisé de l’aide n’est pas la seule inquiétude des centres de formation : « La gratification des stages en entreprise a été revalorisée au 1er janvier 2024 et une allocation de stage a été créée. C’est une bonne chose pour les scolaires qui empruntent la voie traditionnelle, mais cela pourrait pousser les jeunes à bouder celle de l’apprentissage », précise l'experte de l’alternance.
D’une façon générale, dans le domaine agricole, la demande de recrutement en alternance est plus élevée que le nombre de candidats :
« Cette année, nous n’avions pas suffisamment de jeunes en formation pour répondre à la demande des entreprises. Mais cette tendance peut très vite s’inverser, surtout dans le contexte économique actuel », conclut Paula Da Silva.
Soutenir la transmission des savoir-faire
Cette année, la Ferme Ursule accueille trois jeunes apprentis. C’est une situation exceptionnelle, généralement cette exploitation en accueille un ou deux à la fois.
« Nous avons rencontré un jeune en situation de handicap qui s’est épanoui à la ferme lors d’un premier contrat temporaire. Alors, même si nous avions déjà deux apprentis, nous l’avons recruté. Pour nous, c’est important de transmettre notre savoir-faire et d’être aidé pour le faire. Cela valorise le service rendu », ajoute Marie Schwab.
Une aide qui favorise l’emploi et le tissu social
Outre le fort intérêt des associés du Gaec pour la pédagogie, recevoir des apprentis est aussi un moyen de recruter :
« En effet, l’apprentissage est une façon intéressante de rencontrer et de fidéliser les futurs salariés de l’exploitation. Mais pas uniquement. Il arrive que les jeunes que nous avons formés s’installent. L’apprentissage est aussi une façon de tisser des liens entre nous et les futurs exploitants de la région », décrit l’exploitante. Cette aide est donc un outil qui conforte les employeurs dans leur décision, mais aussi un moyen de préparer l’avenir des filières.