Des prix payés aux producteurs globalement en baisse en 2020

L'indicateur de marge brut de la distribution est en recul pour le steak haché. CP : Adobe Stock
L’observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires a présenté son analyse pour l’année 2020. Les prix payés aux producteurs sont globalement en baisse en viande comme en lait, exception faite de la viande ovine et du lait de chèvre.
 
L’année 2020 a été marquée par la pandémie de la Covid-19 et par la fermeture des structures de restauration hors domicile, qui ont déstabilisé les marchés. Ainsi, les cours du lait et des viandes, exception faite de la viande ovine, ont diminué par rapport à 2019.   
« Le prix moyen pondéré des gros bovins entrée abattoir s’est replié de 4 centimes/kg. Les cours de la viande de veau ont reculé de 10 centimes/kg, les quantités habituellement consommées hors domicile ne s’étant pas reportées vers les circuits de vente au détail », explique Philippe Chalmin, président de l’observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires.
 

Recul de la marge distributeur sur la viande hachée

Cette diminution des prix payés aux producteurs ne s’accompagne pas d’une baisse des indicateurs de marges brute du maillon abattage-découpe, qui sont restés stables pour la viande bovine. On peut noter l’augmentation de la fabrication de viande hachée à partir de viande allaitante ou de muscles traditionnellement mieux valorisés, à la faveur des confinements successifs et du développement de la vente à emporter.
Pour ces steaks hachés justement, l’indicateur de marge brute de la distribution est en repli, alors que le panier de viande bovine progresse.


Baisse de la marge industrielle pour les produits laitiers

Pour les produits laitiers, si la tendance baissière se retrouve dans les prix du beurre vrac et du lait de vache, qui s’est établi à 373,1 €/1 000 l en moyenne, en repli de 2,5 % par rapport à 2019, d’autres produits, comme les poudres de lait écrémé et de lactosérum, ont vu leur prix progresser.
 
« Ces différents cours impactent le coût de la matière première nécessaire pour fabriquer le lait UHT, le yaourt nature, l’emmental ou le camembert. Ainsi, en 2020, l’indicateur de coût de matière première nécessaire pour fabriquer 1 kg ou 1 litre de ces quatre produits est en progression », indique l’observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires.
 
Cette hausse des prix de la matière première se retrouve dans les indicateurs de marge brute industrielle, en baisse pour ces quatre produits en 2020. Cela se ressent sur les indicateurs de la distribution en emmental, mais pas sur les autres produits. En effet, il reste stable pour le lait UHT et progresse pour le yaourt, pour le camembert et pour le beurre.

 
Un lait de chèvre revalorisé

 Les marges brutes de la distribution et de l’industrie ont aussi diminué pour les fromages de chèvre. Deux explications à cela : tout d’abord, une hausse des achats de marques distributeurs, impactant le prix moyen au détail de ces fromages, de 4 centimes par kg. Ensuite, une revalorisation du prix de base du lait payé au producteur, augmentant le coût de la matière première.
 
Enfin, constat étonnant de l’observatoire concernant la filière laitière bio :  près d’un quart de la matière protéique issue du lait bio collecté en 2020 est déclassé en conventionnel, ce qui n’est pas le cas pour la matière grasse. Léger repli du prix du lait bio payé au producteur, qui s’est établi à 480,5€/ 1 000 l, en baisse de 0,6 € par rapport à 2019.