Entre 6 000 et 12 000 euros par élevage pour la vente de crédits carbone

Outre les gains liés à la vente de carbone, l'éleveur engagé dans un projet bas-carbone gagne aussi en efficacité économique sur son exploitation. CP : A.Lercerf/Cniel
Présidente de l'association France carbon agri, Marie-Thérèse Bonneau évalue le gain potentiel pour les élevages lié à la vente de carbone.

« L’agriculture fait partie des rares activités économiques, avec la forêt, à pouvoir stocker et augmenter la capacité de stockage », a rappelé Marie-Thérèse Bonneau à l’occasion de la septième édition de la conférence Grand Angle lait.

Consciente que le carbone allait devenir un enjeu majeur, la filière laitière s’est emparée du sujet depuis plusieurs années. L’Institut de l’élevage et les producteurs de ruminants ont créé un diagnostic, Cap’2ER, pour permettre aux éleveurs de mesurer les émissions de gaz à effet de serre et pour qu'ils puissent mettre en place des actions afin d'améliorer l’empreinte environnementale de leur exploitation.

En avril 2019, les représentants des éleveurs créent France carbon agri association (FCAA) pour faciliter la mise en place des projets de réduction carbone et pour valoriser économiquement les efforts des producteurs.

« L’objectif est de rémunérer les agriculteurs pour le carbone évité et le carbone stocké. France carbon agri se veut une interface entre les collectifs de producteurs et les acheteurs », indique Marie-Thérèse Bonneau.

La méthodologie Carbon agri, liée à Cap’2ER, est l’un des premiers programmes à avoir reçu le label bas-carbone.

Un premier contrat de vente de crédits carbone a été signé le 20 mai avec la Caisse des dépôts et consignations. 391 exploitations, réparties sur le territoire national et soutenues par 22 porteurs de projets, se sont engagées sur un volume de 71 000 tonnes de CO2 évitées. Chacune d'entre elles est rémunérée 30 euros.

Un prix plancher de 30 euros par tonne

« Nous avons fixé un prix plancher de 30 euros par tonne. Il ne faut pas un niveau de prix trop bas. Nous ne vendons pas que du carbone, mais aussi des valeurs associées comme la biodiversité, la qualité de l’eau ou l'activité sur le territoire. »

Les contrats sont signés pour cinq ans. Le coût de l’ingénierie de projet a été estimé entre 1500 et 2200 euros, et la vente de carbone pourrait se situer entre 6 et 12 000 euros par exploitation, « sans oublier les gains liés à une meilleure efficacité économique de l’exploitation », indique Marie-Thérèse Bonneau.

Concernant les acheteurs potentiels, « ils viennent d’univers très différents et sont attirés par la possibilité, grâce à l’achat crédit carbone, d’avoir un effet mesurable et mesuré localement sur leur territoire », explique-t-elle.

« Aujourd’hui, d’autres pays viennent à nous pour voir comment ils peuvent s’emparer du sujet. Nous sommes la référence sur laquelle ils vont appuyer leur stratégie », se réjouit la présidente. 

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