En 2016, les non-agriculteurs ont acquis 8 050 biens pour 26 900 ha et 215 millions d’euros sur le marché des terres libres non bâties. Leurs acquisitions représentent près du quart de la surface des biens vendus sur ce marché. Ces non-agriculteurs ont acheté des terres libres non bâties à des prix supérieurs de 1 % à ceux des agriculteurs en moyenne. L'étude souligne:
Alors que le prix moyen payé par les agriculteurs baisse, celui payé par les non-agriculteurs augmente. La baisse des revenus des assurances-vie rend l’investissement foncier plus attrayant aux yeux des investisseurs non agricoles. Ceux-ci considèrent la terre comme une valeur refuge, expliquant une nette progression du prix payé par les non-agriculteurs. Les non-agriculteurs qui envisagent de louer les terres peuvent espérer des rendements supérieurs à 2 ou 3 % par an. De plus, les loyers étant indexés à 40 % sur le coût de la vie et à 60 % sur les résultats agricoles à l’hectare, le risque lié à volatilité des revenus agricoles est partiellement contenu, ce qui peut contribuer à lever d’éventuelles réticences quant à un tel investissement.
Les prix en hausse de 3,1% en zone de polyculture-élevage
Le prix des terres et prés libres en zones de grandes cultures reste le plus élevé. Il s’établit à 7 460 euros/ha en 2016, soit 24 % au-dessus du prix moyen national. Toutefois, il connaît une baisse de 0,9 % par rapport 2015. En zones d’élevage bovin, le prix est le plus affecté et baisse de 3,2 % pour atteindre 4 530 euros/ha, soit 25 % en dessous du prix moyen national. Le prix en zones de polyculture-élevage est le seul à connaître une hausse (+ 3,1 %) en 2016. Il est de 6 020 euros/ha, quasiment calé sur le prix national. Depuis 1997, le prix a augmenté de 44 % pour les zones d’élevage bovin, de 54 % pour celles de grandes cultures et de 58 % pour celles de polyculture-élevage.Sur les vingt dernières années, le prix des zones de polyculture s’est rapproché du prix des zones de grandes cultures (écart de prix de 22 % en 1997 à 19 % en 2016) alors que le prix des zones d’élevage s’en est éloigné (écart de prix passant de 35 % à 39 % sur la même période). Cela peut traduire l’extension des exploitations de grandes cultures dans les zones de polyculture-élevage.
Les terres avec les prix les plus bas correspondent aux zones de forte spécialisation dans l’élevage. Bourgogne-Franche-Comté et Pays de la Loire ont des prix régionaux inférieurs à 4 000 euros/ha. Les prix départementaux sont souvent compris entre 3 500 et 5 000 euros/ha en Auvergne, Lorraine, Poitou-Charentes et Limousin.
La hausse du prix des terres louées se poursuit à un rythme plus soutenu
Le prix des terres et prés loués non bâtis s’établit à 4 550 euros/ha en 2016 et progresse de 1,9 % par rapport à l’année précédente. Les agriculteurs fermiers, premiers acquéreurs sur ce marché ( avec 80% des achats), se comportent comme des investisseurs fonciers et acceptent, dans ce contexte de baisse des taux d’intérêt, une légère augmentation des prix. En valeur constante, sur 20 ans, le prix des terres louées a progressé de 38 %.Le prix des terres louées des zones de grandes cultures arrive toujours en tête, à 5 770 euros/ha, soit + 2,2 % par rapport à 2015. Il est 27 % au-dessus du prix moyen national. Le prix en zones de polyculture- élevage s’établit à 4 380 euros/ha, en hausse de 2 %, ce qui lui permet de se maintenir seulement 4 % en dessous du niveau national. Enfin, le prix des terres en zones d’élevage bovin atteint 3 560 euros/ha, soit + 0,9 % par rapport à 2015. Il reste 22 % en dessous du prix moyen national. Entre 1997 et 2016, le prix en zones d’élevage bovin et en zones de grandes cultures a augmenté de 36 %, alors que celui en zones de polyculture-élevage s’est accru de 40 %.
Source : Terres d’Europe-Scafr d’après Safer
Lire aussi:
Le GFA, pour organiser la transmission
