Mexique : 2020, nouvelle année record pour la production de viande bovine

L’impact de la crise de la Covid-19 a été limité pour la filière viande bovine au Mexique, selon Arnault Villaret. CP : Adobe Stock.

Grand pays d’élevage, le Mexique était en 2020 le huitième producteur mondial de viande bovine, le dixième exportateur de viande bovine et le premier exportateur de bovins vivants.

Le cheptel, en croissance depuis 2010 (+ 10 %), compte près de 36 millions de têtes, à 93 % de types viande (de races anglo-saxonnes surtout) ou mixte. Les abattages ont progressé de 19 % en dix ans, pour atteindre en 2020, une production de viande bovine de 2,1 millions de tonnes équivalent carcasse (téc).
 
Le premier exportateur mondial de bovins vivants

En 2020, le Mexique a exporté 1,4 million de têtes (en hausse de 9% par rapport à 2019), essentiellement des broutards (75 %). D’un poids vif de 150 à 200 kg, ces derniers sont essentiellement exportés vers les États-Unis. Les exportations de bovins vivants ont progressé de 37 % depuis 2013, malgré le développement des capacités nationales d’engraissement pour l’expédition de viande bovine.
En dix ans, le Mexique a multiplié par 3,4 le volume d’exportation de viande bovine, qui atteint en 2020, plus de 300 000 téc (+ 2 % par rapport à 2019). Les États-Unis demeurent le premier pays destinataire avec 285 000 téc (+ 12 %), loin devant l’Asie (Chine, Japon, Corée), des marchés de niche particulièrement rémunérateurs. En valeur, ces exportations ont généré 1,27 milliard d’euros, en retrait de 1 % par rapport à l’année précédente. Le prix moyen s’inscrit en baisse de 3 %, à 4,1€ par kg de carcasse.
 

Les États-Unis, premier client et premier fournisseur du Mexique en viande bovine

Les États-Unis sont à la fois le premier client (93 % du volume d’exportations) et le premier fournisseur (91 % du volume d’importations) du Mexique en viande bovine. Le Mexique y exporte des pièces nobles (aloyau et globe) et importe des pièces de faible valeur (poitrine, jarret, flanchet...) en provenance des États-Unis, mais aussi du Canada (7 %). Les importations mexicaines de viande bovine ont représenté, en 2020, 115 000 tonnes équivalent carcasse.
 
Ces tendances observées depuis une dizaine d’années ont débouché sur une inversion totale de la balance commerciale en viande bovine. Le Mexique est ainsi passé d’un solde importateur net de 200 000 téc en 2010 à un solde positif de près de 200 000 téc en 2020.

« Cette évolution est due à une politique fédérale volontariste de soutien aux producteurs et aux opérateurs de l’aval la filière, et notamment à la mise en place d’un système d’aide directe à la vache allaitante. Grâce au programme Progan, le Mexique a investi 1,2 milliard d’euros de primes à la vache allaitante entre 2008 et 2018 », a indiqué Arnault Villaret, chef de projet à l’Institut de l’élevage, lors d’une conférence1 Idele consacrée aux marchés nord-américains.

 
Cette tendance observée sur le marché de la viande bovine au Mexique a aussi été rendue possible par le développement de filières export « intégrées » par des groupes industriels.

« Ces groupes, qui intègrent l’abattage, l’engraissement, la transformation, l’exportation et la commercialisation, se sont fortement développés depuis une dizaine d’années », souligne Arnault Villaret.

 

Covid-9 : un impact limité pour la filière viande bovine

« Si le pays a été fortement touché par la Covid-19, l’impact a été limité pour la filière viande bovine », a commenté le chef de projet. La récession économique a été forte (avec un PIB en retrait de 8,2 %) et la consommation domestique de viande bovine a diminué de 1,4 % à 15,1kg/hab. Les importations ont fortement reculé (- 23 %), aussi renchéries par la dépréciation du peso mexicain par rapport au dollar US de 11 % en moyenne en 2020.  « En matière d’exportations en vif et en viande, il n’ y a pas eu de perturbations majeures pour la filière. La croissance s’est poursuivie, même si les prix moyens unitaires, notamment pour la viande bovine, ont diminué. »

 
Pour le marché mexicain de la viande bovine, les prévisions de l’USDA pour 2021 font état d’une poursuite de l’expansion du cheptel de 2 % et d’une nouvelle croissance des exportations de viande, de l’ordre de 2 %.
 
(1) Conférence organisée dans le cadre du cycle de webinaires « Marchés mondiaux du lait et de la viande ». 

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