Tempête Alex : la solidarité s'organise autour des éleveurs

Toutes les routes d’accès entre Tende et Breil sont notamment détruites. Dans la vallée de la Roya, remettre en état les routes prendra plusieurs mois. CP : Twitter @sdis_06
Une semaine après la tempête Alex, la situation est encore complexe pour les éleveurs impactés. Une cellule de crise a été mise en place à la chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes afin d’évaluer les dégâts et de mettre en place rapidement  les secours nécessaires.

Un hélicoptère affrété par la chambre a survolé les trois vallées (Tinée, Vésubie, Roya) le 5 octobre dernier avec un technicien à bord pour avoir un premier aperçu de la situation, sachant que l’apparition de la neige dans les alpages va compliquer la mise en place des secours et que les dégâts identifiés sont largement inférieurs à la réalité.

Dans un premier temps, un premier contact a été établi avec les éleveurs isolés et une évaluation des dégâts matériels et des besoins en fourrage et en eau potable a été réalisée. Toutes les routes d’accès entre Tende et Breil sont notamment détruites. Dans la vallée de la Roya, remettre en état les routes prendra plusieurs mois.

« Les animaux égarés dans la montagne risquent de se faire croquer, ils ne peuvent pas survivre à des températures basses. Laisser un cheptel tout seul à plus de 1800 mètres, c’est le condamner », s'alarme la chambre d'agriculture.

« Ma crainte, c’est que les éleveurs partent de la Roya. Là on va vers l’hiver, on n’aura pas le temps de remettre les bâtiments en état. Et puis comment les approvisionner? Il faut près de 3000 tonnes de foin pour passer l’hiver. Le problème, c’est que l'on ne peut pas les acheminer ! » alerte Michel Dessus, président de la chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes.

Le préfet ainsi que les services de l’État, les assureurs (Groupama, Crédit agricole), le conseil départemental, la métropole de Nice et la MSA se sont réunis en début de semaine afin de mettre en place des moyens logistiques et financiers supplémentaires.

La FNPL lance un appel à la solidarité :

« À l’heure où ni eau ni électricité ne permettent aux agriculteurs de traire leurs vaches, où les fourrages de l’année ont été inondés et emportés par les courants, où les prés sont recouverts d’une boue qui empêche le pâturage, les éleveurs manquent de tout, barrières, clôtures électriques… La solidarité doit être le mot d’ordre. »

Pour garantir la sécurité de leurs animaux, les éleveurs se sont organisés pour leur faire traverser la frontière italienne, ce versant de la montagne étant plus accessible. Reste encore à nourrir les bovins et les moutons bloqués dans ces estives.

« La solidarité syndicale s’organise pour que l’alimentation des dix prochains jours soit accessible. Viendra ensuite le temps des indemnisations nécessaires à la relance de leurs activités. L’élevage de montagne est adapté à son territoire avec un temps long de pâturage et une très large majorité de transformations à la ferme. Ce sont des entreprises à part entière qui doivent reconstruire des bâtiments, nourrir et soigner leurs animaux sans aucune perspective de revenus pendant plusieurs mois. En effet, sans la possibilité de traire, la production de lait a été arrêtée (par le tarissement) sur l’ensemble des troupeaux », conclut la NPL.


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