L’Argentine a peut-être gagné la coupe du monde de foot, mais du côté agricole, c’est plutôt l’annus horribilis.
Les faits : L’Argentine fait face à une année de production agricole catastrophique. Selon les analystes locaux, la production est estimée à :
- 10 millions de tonnes pour le blé ;
- 40 millions de tonnes pour le maïs ;
- environ 30 millions de tonnes pour le soja.
Le point de comparaison : Pour mesurer l’ampleur de la catastrophe, reprenons les chiffres de la campagne 2021/2022, publiés par l’USDA, le ministère américain de l’agriculture. Sur cet exercice, la production était de :
- 22,15 millions de tonnes pour le blé ;
- près de 50 millions de tonnes pour le maïs ;
- 43 millions de tonnes pour le soja.
Trois causes pour expliquer cette très mauvaise campagne :
- Une météo capricieuse : L’argentine a dû faire face à une troisième année sous l'influence météorologique de La Niña. Cela n’était pas arrivé depuis 1870, année des premiers relevés météorologiques.
- En plus de la sécheresse : L’Argentine a connu son trimestre le plus chaud depuis 1961, de novembre à janvier. À la mi-février, le pays enregistrait son 9e épisode de chaleur depuis le mois de novembre.
- Hausse des charges : Autre épée de Damoclès pour les agriculteurs, l’envolée des charges depuis le déclenchement du conflit en Ukraine. Pour le maïs, ces charges auraient augmenté de 55%, de 65% pour le blé et 38% pour le soja.
L’interventionnisme du gouvernement : Les producteurs argentins dénoncent aussi la politique interventionniste du gouvernement en place. D’une manière générale, lorsque la production est en forte baisse, cela se traduit par une hausse mécanique des prix sur le marché domestique. Hors la politique actuelle du gouvernement sur les taxes à l’export et la politique monétaire pénalise encore plus les producteurs argentins.
Source : Tribune du responsable d’une organisation agricole publiée par la Nacion