Certification HVE : un label « bien trompeur » selon la Confédération paysanne

Les fermes certifiées HVE peuvent bénéficier d'un crédit d'impôt de 2500 euros.

Dans un rapport publié en octobre dernier, l’Office français de la biodiversité détaille les failles de la certification Haute Valeur environnementale et propose des axes d’amélioration.

Lancée en 2012, la certification HVE a pour ambition de valoriser les efforts d’exploitants qui s’engagent dans des pratiques plus durables.

Selon la Confédération paysanne, le rapport qui était censé servir de base à la rénovation du label HVE validée en juillet dernier pour être inclus dans la PAC 2023 montre ses limites : « Ce rapport révèle aujourd'hui que la certification HVE est accessible à des pratiques agro-environnementales à peine supérieures aux moyennes actuelles de l’ensemble des fermes françaises, explique le syndicat. Pire, une partie des critères HVE sont moins-disants, notamment en viticulture, première production ainsi labellisée (soit 75% du total des exploitations tricolores classées HVE) ». 

Plusieurs scénarios pour davantage de cohérence

S’il apparaît clairement que, pour la majorité des fermes ayant la certification HVE, celle-ci a été accessible sans changement significatif de pratiques, le passage en HVE n'enclenche pas non plus une dynamique de transition environnementale.

Les auteurs du rapport proposent cependant des axes d’amélioration à commencer par le changement du nom « Haute Valeur environnementale » qui prête à confusion. Ils appellent également à une clarification de la HVE comme étant « soit un premier pas vers l’agroécologie, soit un dispositif de reconnaissance de l’excellence de l’agroécologie » : « À l’issue de sa "rénovation", la HVE n’est ni l’un ni l’autre », déplore la Confédération paysanne. « Il est donc urgent que le ministère et la Commission nationale de la certification environnementale, réunis ce 15 décembre, remettent l’ouvrage sur le métier à l’aune des analyses et des recommandations de ce rapport. Ne pas le faire c’est continuer de tromper les paysans et les consommateurs ! »