À l’occasion des 3e journées nationales de l’Agriculture, l’Acta organisait son assemblée générale sur le thème: "Sols et résilience des agrosystèmes face aux changements climatiques."
Devant les 120 personnes présentes, les intervenants soulignaient l’erreur actuelle de considérer le sol uniquement comme un support pour nos productions agricoles, alors qu’il remplit de nombreuses fonctions environnementales.
"Les sols ne sont pas qu’un réservoir, mais aussi un processus vivant qui influe positivement sur le climat. En préservant et régénérant sa biodiversité, il devient par exemple un levier pour mieux gérer la distribution d’eau", précisait Marc-André Selosse, biologiste et professeur au Muséum d’Histoire naturelle.
S’engager dans une agriculture de conservation des sols
Afin de protéger et d'améliorer les propriétés biologiques des sols, les experts estiment qu’il convient de s’impliquer dans une politique de conservation généralisée.
Parmi les intervenants, Mathieu Marguerie, ingénieur chez Arvalis, détaillait les principes mis en place dans ce sens, par son groupe, en région PACA. Pour l’organisme de recherche, l’agriculture de conservation des sols repose sur 3 piliers:
- la couverture permanente des sols;
- la limitation du travail mécanique du sol;
- la rotation diversifiée des cultures.
Des partenariats locaux ciblés
Afin de mener des essais à grande échelle, Arvalis a engagé des partenariats locaux avec des groupes de cultivateurs. L’ingénieur évoque la création d’une convention avec l’Apad, un réseau d’agriculteurs déjà impliqués dans les pratiques de conservation des sols.
Les différents essais en cours insistent sur 2 axes techniques de travail tournés vers:
- la gestion de l’eau;
- la gestion de la fertilisation.
Les efforts portent notamment sur l’optimisation de la nutrition des cultures en maximisant l’apport des couverts et les solutions retenues pour éviter les carences azotées précoces, qui sont fréquemment observées sur ce type de parcelles.
Mathieu Marguerie insiste sur la nécessité de collaborer au plus près avec les agriculteurs car "par la multiplicité de leurs conditions, de leurs observations différentes, ils permettent d’avancer sur des questions de recherche qui sont indispensables à la réussite de la transition vers ces systèmes en agriculture de conservation des sols".
