France Agrimer chiffre le bilan de cette mauvaise récolte estivale

12,6 %, soit la moyenne du taux de protéines dans le blé tendre français 2015-2016. Un record depuis au moins 20 ans. Ce chiffre, obtenu grâce à des prélèvements dans 257 sites collecteurs sur toute la métropole, est le fruit d’une enquête commune entre FranceAgrimer et Arvalis. Effectués à l’entrée des silos, les prélèvements de blé tendre et blé dur ont apporté des résultats en adéquation avec cette année « exceptionnelle ».

France Agrimer chiffre le bilan de cette mauvaise récolte estivale de blés. © H. Grare / Pixel Image

En effet, 81% des 28,5 Mt de blé tendre ont un taux de protéines supérieur à 12%, contre seulement 10% pour la moyenne des cinq dernières années. À l’inverse, le poids spécifique présente une moyenne de 73 kg/hl, soit la plus faible moyenne depuis au moins 20 ans. Seulement 25% de la récolte 2016 a un PS supérieur à 76 kg/hl, contre 80% pour la moyenne quinquennale. Les meilleurs PS se retrouvent dans le sud-est de la France, alors que le grand Nord et l’Est passent en dessous de 72 kg/hl de moyenne. L’indice d'Hagberg, quant à lui, indique des résultats en adéquation avec la moyenne quinquennale, soit plus de 88% des échantillons supérieurs à 220 secondes.

 

Le blé dur n’est guère meilleur

Au final, 78% de la production de blé tendre va être classée Medium, soit plus du double de la moyenne quinquennale. Concernant le blé dur, les prélèvements effectués dans les bassins Sud-Est, Sud-Ouest, Ouest-océan et Centre apportent des résultats concordant avec le blé tendre. La teneur en protéines moyenne est de 15%, soit le record sur les 12 dernières années.

Sur ces bassins, seule la moitié de la récolte de blé dur a un poids spécifique supérieur à 76 kg/hl. Les meilleurs poids spécifiques sont retrouvés dans les bassins Sud, alors que le bassin Centre a une moyenne inférieure à 74 kg/hl. Les différences parlent d’elles-mêmes concernant l’indice de chute d’Hagberg. En effet, seulement 69% des blés durs sont supérieurs à 170s. Or il faut savoir que 80% des blés analysés du Sud-Ouest et 100% des blés analysés de sud-est présentent un indice supérieur à 250s. Ces derniers chiffres montrent parfaitement que les inondations de fin de printemps dans le Centre et l’Ouest français ont considérablement fait chuter la qualité des blés durs.

De ce constat, il ressort que la production de ces 2 bassins présente plus de 10% de grains GMF (germés, mouchetés ou fusariés), qui partiront en nutrition animale.

Jean-Charles Deswarte, ingénieur au pôle écophysiologie d’Arvalis, explique que « ce manque de qualité et de PS va impacter tous les acteurs de la filière blé. Une campagne comme celle-ci était inenvisageable. En revanche, il est statistiquement peu probable qu’un tel accident agro-climatique se reproduise ».