Face aux discours ambiants qui consistent à dire que les importations entravent la production locale, que l’on a plus les moyens de se battre à l'export sur les marchés mondiaux, Sébastien Abis insiste : « Il faut accepter les importations si l’on veut exporter, les échanges permettent les équilibres mondiaux ». Il rappelle que l’agriculture solutionne la paix dans le monde, la France doit y contribuer.
« Certains pays ne peuvent rien produire et/ou sont en guerre, la France n’est pas dans cette situation, mais elle doit se remettre à draguer le monde, à réaffirmer autant que possible sa puissance. À titre de comparaison, pourquoi les Pays-Bas sont devenus la 2e puissance exportatrice mondiale, alors que la France recule ? ».
De son point de vue, la France ne joue pas assez compacte. « Ce n’est pas une ou l’autre trajectoire qu’il faut choisir, c’est toutes les trajectoires qu’il faut viser » et de rajouter, « il ne faut pas faire du commerce pour faire du commerce, il faut développer des partenariats sur le long terme, il faut être dans une démarche de coproduction et de codéveloppement. Pourquoi ne pas imaginer de la contractualisation pluriannuelle avec certains pays. Il faut avoir une approche globale. N’oublions pas une chose aussi, la langue française est celle qui va le plus progresser d’ici 50 ans dans le monde, c’est un formidable vecteur pour l’agriculture française ».
Croisons les doigts pour qu’à l’occasion de la visite du prince saoudien Mohamed Ben Salmane en France cette semaine, l’agriculture compte parmi les enjeux ou tout au moins, soit mis sur la table des discussions.