
Un point évident de convergence pour l’ensemble des candidats à la présidentielle est le fait que l’agriculture soit une grande cause à défendre. Mais pour y arriver, les uns et les autres n’ont pas les mêmes recettes…
Le SNPAR, syndicat de la presse agricole et rurale avait convié le 16 mars dernier, les représentants agricoles de 4 des 11 candidats déclarés à la présidentielle de 2017, notamment Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon et Benoît Hamon. Chacun avait pour mission de préciser le programme agricole du candidat qu’il/elle représente et ensuite de répondre aux questions des journalistes.
Macron : « Un plan marshal pour l’agriculture »
S’agissant de l’Europe, les représentants ont insisté : « L’Europe a besoin d’un nouveau souffle, l’Europe doit protéger et tendre vers la convergence sociale et fiscale ». Dans le programme, le budget de la PAC est maintenu et complété par des dispositifs de régulation adaptés à chaque filière afin de lutter contre la volatilité des prix. Autre mesure, le droit au chômage pour les agriculteurs « sans point de cotisation supplémentaire », ont précisé les deux protagonistes.
Le Pen : « Aider les hommes pas les hectares »
Dans un troisième temps, concernant la renationalisation de la PAC, il s’agit pour l’édile « de maintenir le niveau d’aide aux agriculteurs français (9 milliards) voire de les accroître et de mieux les distribuer en fonction des filières et des besoins ressentis. « Il faut aider les hommes, pas les hectares », a insisté le représentant.
Concernant une éventuelle sortie de l’UE, Gilles Lebreton a détaillé les modalités « On ne veut pas d’un Frexit direct, on se donnera 6 mois de négociations pour voir si nos partenaires sont prêts à revenir à une Europe de nations, si nous ne parvenons pas à un consensus, nous engagerons cette sortie ».
Hamon : « Sortir de l’OMC, exception agriculturelle »
Un point important du programme socialiste « la sanctuarisation du principe de précaution ». Mais Éric Andrieu insiste « il ne s’agit pas d’être dans le dogmatisme et interpréter le principe de précaution comme une incapacité à agir. Il faudra avancer avec les sujets au fur et à mesure que la recherche apporte des éléments ».
Du côté des échanges internationaux, le programme de Benoit Hamon prévoit de refuser les accords de libre-échanges tels qu’ils sont négociés actuellement. Enfin s’agissant de la PAC, le message est clair : « Il faut revendiquer des enveloppes plus conséquentes, tous les autres grands pays agricoles ont des véritables politiques publiques de soutien car c’est un enjeu de société. L’Europe doit faire plus », a commenté Éric Andrieu.
Fillon : « Reconstituer une diplomatie agricole »
Contrairement à son concurrent socialiste, le principe de précaution serait supprimé « car il est devenu un frein au progrès et à la recherche ». Concernant la prochaine PAC « qui sera préparée à l’occasion du prochain mandat présidentiel », rappelle Michel Dantin, elle devra assurer une meilleure compétitivité et sécurité. « Considérant qu’un agriculteur américain reçoit environ 486 dollars/ha contre 198 dollars/ha pour un agriculteur français, il faut arrêter de considérer que les agriculteurs européens sont plus aidés », martèle Michel Dantin. Le député a aussi insisté sur le fait que le ministre de l’Agriculture doit être proactif et à la manœuvre sur la scène européenne « Il faut reconstituer la diplomatie agricole et que la France soit moteur », a-t-il conclu.
L’article complet sur la présidentielle 2017 est à retrouver dans Cultivar du mois d'avril.