
À quelques jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture, l'association Générations futures a publié un rapport sur les résidus de pesticides dans les fruits et légumes. Ils ont travaillé sur la base des données de la DGCCRF entre 2012 et 2016. L'association précise n'avoir retenu que les produits analysés au moins 4 fois sur les 5 années afin d'avoir un nombre représentatif d'échantillons. Explications en quelques tweets d'une information savamment mise en scène pour semer la peur auprès du plus grand nombre.
Le tweet qui vous dit tout
Sont-ce les fruits ou les légumes qui contiennent le plus de résidus de pesticides ? Sous-entendu, les fruits et les légumes contiennent des résidus de pesticides.
Le traitement médiatique (dans les médias généralistes)
Donc pour les médias généralistes, la question est de savoir quels sont les fruits et les légumes qui contiennent le plus de pesticides...
La réaction politique déconcertante
Et la réaction politique "sur le vif" qui ne se contente que de commenter un titre en évoquant « l'urgence de sortir d'un usage non maîtrisé des produits phytosanitaires ».
Mais que dit le rapport sur le fond ? Ces chiffres peuvent faire peur a priori. Mais ce qu'il faut savoir c'est que 3,5% des échantillons de légumes analysés dépassent les LMR (limites maximales de résidus autorisés) et seulement 2,7% pour les fruits. Autrement dit, la détection est une chose, la quantité en est une autre. Et comme le rappelle l'UIPP, aujourd'hui les méthodes analytiques permettent des niveaux de détection infinitésimaux. Et heureusement, certains tentent de contrebalancer.
Le scientifique contrebalance
Et le bon sens se manifeste
Donc au final, cette étude ne dit pas grand-chose d'autre que la plupart de nos fruits et légumes sont conformes à la réglementation. Par ailleurs, comme le souligne notre consœur de Mediafel : « On peut déplorer que Générations futures n’ait pas poussé plus loin son analyse en indiquant la provenance des échantillons pour lesquels un dépassement de la LMR a été détecté. Certes, il indique pour chacune des variétés de fruits et légumes consommées en France, les différentes origines (« France » et « Europe » dans la majorité des cas), mais ne distingue pas les résultats en fonction des origines. »
En son temps, Rabelais disait « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». Et dans ce monde où l'on se contente de lire les titres sur nos fils d'information, la méprise est trop facile et la manipulation des consciences devenue un jeu d'enfants.