Le 21 septembre dernier, Benoît Bougler inaugurait sur son exploitation le premier site agrivoltaïque français de l’entreprise TSE équipé d’un système d’irrigation. Nous sommes allés à sa rencontre quelques jours plus tard pour échanger au calme avec lui sur ce projet de canopée photovoltaïque. Son expérience est à lire dans le numéro de novembre de Cultivar. Aujourd’hui, nous questionnons Rayan Balhawan, directeur régional Nord de TSE.
"Nous sommes conscients du rôle que nous jouons dans l’aménagement du territoire, des paysages et de l’agriculture", indique Rayan Balhawan, directeur régional Nord de TSE quand nous le questionnons sur l’avenir des canopées agricoles. Les deux premiers prototypes français de canopées agricoles en grandes cultures, celui d’Amance en Haute-Saône et celui de Brouchy dans la Somme, ont d’ailleurs vocation à mieux renseigner le constructeur sur l’impact de telles structures à la fois sur la production agricole et sur son intégration paysagère.
"Si la canopée agricole d’Amance était une première mondiale en grandes cultures, le projet de Brouchy profite déjà de ses enseignements et va plus loin avec un système d’irrigation intégré, détaille le directeur régional. Pour respecter les ambitions des programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE), nous avons besoin de solutions innovantes ! Il nous faut anticiper ce que sera l’agrivoltaïsme."
Ces mots, il les énonce tout en rappelant qu’il est très conscient que l’agrivoltaïsme doit être synonyme de revenu supplémentaire pour les agriculteurs sans impacter négativement la production agricole, qui doit rester la première activité des terres concernées.
Des gains techniques indéniables
"Dans les premiers essais menés par TSE, le poids de mille grains (PMG) des cultures conduites sous une canopée agrivoltaïque est systématiquement supérieur à celui des cultures de la zone témoin, qui se situe juste à côté de l’ombrière photovoltaïque", explique Rayan Balhawan.
S’il manque encore de nombreuses données pour confirmer ces premières allégations, le directeur régional estime que la canopée agit comme une protection pour les cultures. "La canopée agricole permet d’interagir avec le climat et son évolution en faveur de la culture. Par exemple, les panneaux se placent automatiquement à l’horizontal en cas d’averse de grêle pour protéger la culture. En cas de pluie, au contraire, les panneaux se positionnent à la verticale pour laisser passer les gouttes." Sans compter l’effet d’ombrage quand le soleil brille, la canopée permet de favoriser les conditions pour optimiser la conduite de la culture.
Bien que les avantages techniques d’une telle installation semblent nombreux, Rayan Balhawan n’est pas pour déployer le principe à tout va sur les grandes surfaces. Pour lui, "il faut que le projet ait un sens et que les terres et l’environnement se prêtent à une canopée agricole "!