Les chambres d'agriculture veulent du concret

L'objectif d'implantations de haies d'ici à 2030 est de 50.000 km. Crédit: DR

Avec les coopératives, les instituts techniques agricoles et l'enseignement agricole, les chambres d'agriculture souhaitent accompagner et accélérer l'adaptation et la transition des exploitations agricoles face au changement climatique. Sébastien Windsor, président des chambres d'agriculture France, réclame plus de moyens de la part de l'État pour cet accompagnement.

S'il partage les ambitions du Gouvernement en matière de transformation de l'agriculture, afin qu'elle prenne toute sa place dans la lutte contre le dérèglement climatique, il s'insurge contre le manque de moyens. Et veut d'abord se confronter au terrain.

Où planter des haies ?

"S'il faut planter 50.000 kilomètres de haies à horizon 2030, où faut-il les planter? Et comment les valoriser? Comment accompagne-t-on les agriculteurs dans ces dépenses et dans le maintien de ces haies?", s'interroge Sébastien Windsor.

Même chose pour la multiplication par trois prévue par an pour la méthanisation du fumier et du lisier. Et pour bien d'autres propositions, dont le recul du recours aux importations de soja, qu'il faudra compenser par des productions françaises, en soja, mais aussi en pois ou en fèves. Pour l'heure, ces questions restent sans réponse. Ce qui ne veut pas dire que les chambres d'agriculture n'agissent pas.

Sensibiliser 10.000 agriculteurs

Au contraire, "le rôle des chambres d'agriculture est majeur dans ce type de situation", rappelle Sébastien Windsor. La preuve, elles ont lancé un programme d'expérimentation visant à sensibiliser, dès 2024, 10.000 agriculteurs; à établir un diagnostic et un plan de transformation pour 1.000; et enfin, à en accompagner 350 dans leurs démarches concrètes. Le tout réparti sur toute la France, en mélangeant tranches d'âge (dont les nouveaux installés, une cible prioritaire) et types de cultures. Au-delà des agriculteurs accompagnés par les chambres d'agriculture, les coopératives prendront également part à cette expérimentation.

Miser sur les jeunes agriculteurs

"Il faudrait accompagner au moins 15.000 agriculteurs par an, et en particulier les jeunes qui s'installent", tranche Sébastien Windsor. Il faut en tout cas que les solutions trouvées essaiment. Car seule une adoption massive pourra changer le cours des choses.

Le casse-tête de la TATFNB

Mais pour cela, il faut des moyens. Moyens que, du point de vue du président des chambres d'agriculture France, le gouvernement actuel ne donne pas. Au contraire, même. Il en veut pour preuve la taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non bâti (TATFNB), qui ampute les moyens des chambres d'agriculture pour agir, "en les envoyant aux collectivités locales pour qu'elles se dotent d'une salle des fêtes !", tempête-t-il.

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