"L’innovation vient du terrain", cette approche pragmatique n’est pas une idée vaine en agriculture. Localement, dans un contexte donné, les agriculteurs sont souvent les meilleurs ambassadeurs de l’innovation. Ainsi, une équipe de recherche internationale s’est constituée, afin d’établir les principaux fondamentaux du mouvement On Farm Experimentation (OFE) et d’argumenter en faveur de sa reconnaissance internationale. 9 pays participent officiellement à ce mouvement: l’Argentine, l’Australie, le Canada, la Chine, les États-Unis, la Malaisie, le Maroc, le Royaume-Uni et la France. Pour la France, sont impliqués l’Inrae et l’institut #DigitAg.
Une étude publiée dans Nature Food, le 23 décembre dernier, par les équipes de recherche impliquées, montre que le modèle collaboratif impliquant agriculteurs et chercheurs permet d’accélérer la transition agroécologique et digitale.
En France, il est fait mention de réseaux fonctionnant déjà sur ce modèle, comme le réseau Déphy ou encore le Living Lab Occitanum. Et à l’international, ce ne serait pas moins de 30.000 exploitations agricoles qui seraient d’ores et déjà impliquées dans ce type de mouvement. Pour l’équipe de recherche, il s’agit donc de formaliser le mouvement pour que ces expérimentations terrains apportent un renouveau et accompagnent la transformation de l’agriculture.
Les principes directeurs de ce mouvement s’appuient sur "l’innovation ouverte et la recherche participative". Les participants insistent sur le fait que ces expérimentations doivent être réalisées en conditions réelles et centrées sur les problématiques agriculteurs.
Le mouvement OFE doit être créateur de valeurs d’une part pour les agriculteurs qui évaluent des pratiques directement applicables sur le terrain et d’autre part pour les scientifiques qui collectent les données et des connaissances informelles.
Ainsi, les ambassadeurs de ce mouvement considèrent que l’expérimentation n’est plus un outil pour valider des théories, mais bel et bien une méthode concrète pour encourager la création de savoirs locaux et applicables.
Une première conférence a eu lieu en octobre 2021 à Montpellier; elle a réuni pas moins de 170 participants en provenance de 36 pays.