
Patrick Ferrère, délégué général du think tank Saf agr’iDées, pointe que les réalités agricoles de l’Europe sont très diverses depuis l’élargissement. Une réforme de la PAC devrait selon lui prendre en compte cette diversité par la subsidiarité sans pour autant créer de distorsions de concurrence. Il propose d’imposer aux États-Membres de consacrer une part obligatoire des soutiens à la gestion des risques.
Assurer la marge
Il me semble que l’objectif premier doit être la gestion de la volatilité par des actions à même de donner de la résilience aux exploitations et un soutien des revenus lorsque cela est nécessaire. L’Union européenne devrait imposer aux États-Membres de consacrer une part fixe des aides à des mesures allant dans ce sens. Il faut une subsidiarité encadrée pour éviter de creuser les écarts et orienter les États-Membres vers des outils de gestion des risques parmi lesquels les assurances occupent une place de premier choix. Il faut avancer vers des produits assurantiels qui mixent les risques climatiques et économiques et permettent aux agriculteurs d’assurer leur marge. Ce n’est pas simple mais c’est ce qui semble le plus pertinent pour construire des solutions adaptées au plus grand nombre. Les assureurs savent faire du cas par cas et expertiser la situation en cas d’accident. Pour être juste, il faut une action européenne qui prenne en compte la situation globale de l’exploitation. Une baisse de prix n’a pas le même impact sur tous les types de structures agricoles ».