Pucerons et céréales à paille, un risque à ne pas négliger

Pucerons et céréales à paille, un risque à ne pas négliger. © Pixel 6TM

Le saviez-vous ? Selon les enquêtes nationales publiées par Arvalis, en l’absence de traitement, le virus de la JNO (jaunisse nanisante de l’orge) est présent sur une parcelle sur deux. Les pertes de rendement peuvent atteindre 20 à 30 q/ha en blé voire plus s’il s’agit de l’orge. Ce virus est transmis par les populations de pucerons à l’automne. Les néonicotinoïdes, notamment les produits à base d’imidaclopride, permettaient jusqu’alors de protéger assez efficacement les plantes jusqu’au stade 4-5 feuilles. En effet, ces traitements de semences ne parvenaient pas à protéger la plante sur toute la période de risque. La surveillance doit donc être de mise jusqu’à la fin de l’automne car on ne lutte pas contre l'agent infectieux mais contre son vecteur. Ainsi, pucerons et cicadelles se voient mener une guerre à l'automne. Depuis le retrait des néonicotinoïdes au 1er juillet 2018, de nouvelles stratégies de lutte prophylactiques doivent être envisagées.

« La pression maladie est élevée ces dernières années mais avec de fortes disparités d’une région à l’autre et d’une année à l’autre. 2016 est la dernière campagne à forte pression. À l’automne 2015, des conditions météo restées longtemps favorables aux insectes ont favorisé la dissémination des virus. Sur orge, culture très sensible, la jaunisse nanisante peut impacter fortement le rendement avec des pertes de 20 à 100%. Sur blé, les dégâts à l’échelle de la parcelle sont généralement inférieurs du fait d’une moindre sensibilité à la maladie », explique Nathalie Robin spécialiste de la protection contre les ravageurs des céréales à paille chez Arvalis, à nos confrères de Circuits Culture.

L’intensité de la maladie dépend de plusieurs facteurs, d’une part de la quantité et de l’activité des populations de pucerons, de l’agressivité du virus et de la sensibilité de la plante. Mais le premier levier à maîtriser techniquement c’est le contrôle des populations de ravageurs.

C’est en piquant les plantules pour se nourrir que les pucerons transmettent les virus. Leur présence et leur activité sont fortement dépendantes des conditions climatiques.

Les pucerons, tout d'abord, ont une reproduction asexuée. Il n'y a donc pas besoin d'accouplement entre deux individus de sexe opposé pour obtenir une future génération. Dès qu'il est mis au monde, un individu est viable, peut se déplacer et être potentiellement dangereux. Potentiellement, car le virus n'est pas transmis de façon verticale (de la mère vers la fille). Pour autant, un jeune individu, s'il est né sur une plante porteuse du virus, a de grandes chances d'en devenir également porteur dès qu'il va s'alimenter. Cela participe à une expansion virale continue voire exponentielle. Ceci explique également la forme des symptômes et les dégâts potentiels sur les rendements.

Vis-à-vis des pucerons, le traitement insecticide est conseillé quand 10% de plantes portent au moins un puceron, ou quand leur présence se prolonge plus de deux semaines sur la culture. Ce traitement nécessite ainsi une surveillance minutieuse des parcelles à l'automne, pour intervenir au bon moment. Il ne protège pas les nouvelles feuilles et, face à de nouvelles infestations, il peut être nécessaire d'intervenir une nouvelle fois quand la durée de persistance du traitement (environ 15 jours) est dépassée. Appliqué judicieusement, le traitement insecticide en végétation est tout aussi efficace que le traitement de semence. Mais en cas de forte pression ou de présence prolongée, une double application peut s’avérer nécessaire.

 

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