Pyrale du maïs, quelle est la période idéale pour intervenir ?

La pyrale du maïs commence à faire parler d’elle ! Anne-Sophie Colart, ingénieure régionale Hauts-de-France pour Arvalis, recommande d’ores et déjà d’évaluer le risque et de surveiller la progression du vol. À l’arrivée des premiers adultes dans les parcelles, il est temps de lâcher les trichogrammes. En revanche, les interventions chimiques, elles, doivent encore attendre.

LARVE - PYRALE - MAÏS

Ces périodes diffèrent selon le mode de lutte envisagé. Par exemple, lorsque l’intervention est chimique, le traitement doit avoir lieu juste avant le pic de vol.

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Le vol de la pyrale a débuté dans plusieurs régions de France, si l’on en croit les BSV de Charente-Maritime, de Champagne-Ardenne et des Hauts-de-France, pour ne citer que ceux-là. Ce ravageur se développe dans les zones de production de maïs. Ses attaques peuvent avoir une incidence élevée sur les rendements et la qualité sanitaire des maïs.

« Comme l’évoque le BSV du 12 juin 2024, les premiers papillons sont capturés sur le réseau de suivi qui est en train de se mettre en place, assure Anne-Sophie Colart, ingénieure régionale Hauts-de-France pour Arvalis. Aujourd’hui, les populations sont encore très faibles, » souligne-t-elle dans un bulletin publié le 14 juin 2024.

Cette année, Anne-Sophie Colart recommande de raisonner la lutte. Car selon elle, même les dates de semis tardives, liées aux conditions météo chaotiques, n’atténueront pas le risque d'attaque. Elle conseille d’abord d’identifier le niveau de pression dans les parcelles et ensuite d’observer les vols en cours. Objectif : améliorer l’efficacité des interventions.

1- Identifier la pression sur une parcelle donnée

Plus la population larvaire est élevée durant l’automne, plus le risque « pyrale » est haut au début d’été suivant. De ce fait, consulter les BSV de l’automne 2023 est un bon moyen pour estimer la pression « pyrale » pour la campagne 2024.

« Les zones à "risque élevé" sont celles dans lesquelles on a observé, avant la récolte 2023, des populations larvaires supérieures à 0,8 larve par pied en moyenne », rappelle Anne-Sophie Colart.

Idéalement, les producteurs procèdent à des comptages dans leurs propres parcelles. Les données obtenues sont alors bien moins spéculatives que celles consignées dans les BSV. « Le réseau d’observations reste insuffisant pour être totalement représentatif et ne remplace pas les observations des producteurs », avertit la spécialiste.

2- Observer les vols pendant la campagne en cours, pour intervenir au bon moment

Pendant la campagne, les producteurs peuvent surveiller les vols à l’aide de pièges ou suivre les prévisions de vol publiées par Arvalis. Cette observation permet d’identifier la période d’intervention optimale.

Ces périodes diffèrent selon le mode de lutte envisagé. Par exemple, lorsque l’intervention est chimique, le traitement doit avoir lieu juste avant le pic de vol. « Il n’existe pas de lutte curative après la pénétration de la larve dans la tige », rappelle l’ingénieure d’Arvalis.

Si, en revanche, la lutte est biologique, les lâchers d'auxiliaires doivent être positionnés en début de vol. D’ailleurs, compte tenu des observations récentes, Arvalis recommande de positionner les trichogrammes dans les prochains jours.

Vol de la pyrale (Graph Arvalis)

La surveillance du vol de la pyrale permet d’optimiser les dates d’intervention en fonction du mode de protection envisagé.

© Arvalis