
La présence de perdrix et d’autres oiseaux ne cesse de décliner dans les espaces agricoles depuis les années 1990. Les causes sont multifactorielles : évolution des pratiques agricoles et de la consommation, réduction de l’élevage, entre autres. Face à cette réalité, le projet Agrifaune, mis en place depuis 2006, associe différents partenaires de la filière agricole pour développer des pratiques qui concilient agronomie, économie, environnement et faune sauvage.
La convention Agrifaune 2016-2021 a été signée par quatre partenaires que sont l’APCA, la FNSEA, l’OFB et la Fédération des chasseurs. Ils ont été rejoints en 2019 par l’AGPB. Suite à des enquêtes réalisées auprès de 100 agriculteurs, neuf fiches thématiques ont pu être élaborées et diffusées dans un guide. Celui-ci est pédagogique et mis au service des agriculteurs, des instituts, des conseillers et des prescripteurs.
Les neuf commandements pour la biodiversité
87 pratiques différentes en faveur de la biodiversité ont été identifiées lors des enquêtes. Elles sont regroupées en neuf symboliques, rédigées sous forme de fiche. Chaque thématique comprend une méthodologie permettant la mise en place de pratiques favorables sur l’exploitation.
- Optimiser les bords de champs par la création de zones refuge pour la faune de plaine et les insectes et faire évoluer ce réservoir d’adventices vers une flore bénéfique.
- Travailler sur la mosaïque culturale, c’est-à-dire alterner les cultures pour répondre aux besoins des espèces (oiseaux, insectes, …), variables selon les périodes de l’année.
- Aménager favorablement l’espace pour les auxiliaires et la biodiversité par la création de bandes enherbées ou à production de biomasse et par le semis de couverts mellifères.
- Entretenir les zones herbacées en pratiquant des alternatives au broyage.
- Protéger la biodiversité pendant les travaux agricoles comme la fauche, le déchaumage, le semis et le binage, en investissant dans une barre d’effarouchement ou en adaptant la vitesse de travail.
- Maintenir un habitat pour la faune sauvage en conservant les chaumes après la moisson.
- Organiser l’espace en aménageant les lisières de parcelles.
- Couvrir les sols avec des couverts morts ou vivants à la surface du sol pour protéger des agressions climatiques et favoriser la petite faune du sol.
- Aménager les bâtiments des exploitations avec des nichoirs pour réduire les populations de mammifères ravageurs.
L’objectif du projet est de promouvoir ces neuf solutions pratiques pour assurer leur déploiement sur le territoire français. Les membres d’Agrifaune souhaitent inciter une mobilisation des filières pour mieux prendre en compte le savoir-faire des agriculteurs auprès des riverains, des consommateurs et des clients.
Aujourd’hui, 70 départements sont impliqués dans ce projet. Tous les ans, de nouveaux partenariats se constituent pour multiplier les actions sur le terrain et faire des émules au sein du territoire.
Les acteurs d’Agrifaune souhaitent également développer un réseau de fermes pilotes pour obtenir des indicateurs économiques sur les pratiques et compléter l’offre de solutions.