
Crise sanitaire, guerre en Ukraine et crise énergétique ont remis sur le devant de la scène les risques de pénurie alors que notre monde (au moins une partie de celui-ci) s’était habitué à l’abondance. « Il y a une vraie rupture depuis la Covid-19, accentuée depuis la guerre en Ukraine, on constate réellement un bouleversement dans le comportement des Français, avec de réelles craintes de pénuries. L’abondance n’est plus à l’ordre du jour », constatait Jérôme Fourquet du département opinion et stratégies d’entreprises de l’Ifop. Il était invité à témoigner à l’assemblée générale annuelle de la CGB (Confédération des planteurs de betteraves) le 6 décembre dernier.
L’Ifop a en effet été sollicité par la CGB pour réaliser un sondage sur ce que pensaient les Français de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire et énergétique. Ce sondage a été mené les 18 et 19 octobre 2022 auprès d’un échantillon représentatif de 1013 personnes. D’après ce sondage, on constate qu’une grande majorité de Français (82% des personnes interrogées) estiment que la souveraineté alimentaire et énergétique est une priorité. Les personnes interrogées estiment pour 61% d’entre elles que l’agriculture en France et en Europe peut répondre à ces besoins énergétiques et alimentaires.
Les Français ont confiance en l’agriculture pour répondre aux besoins alimentaires et énergétiques
Une autre question portait sur les attentes des Français à l’égard de l’agriculture. Retenons que 25% des répondants mettent en priorité la souveraineté alimentaire. Pour 17% d’entre eux, la rémunération juste des producteurs est prioritaire. Et pour 14% des personnes interrogées, la production de produits agricoles à prix abordables est une priorité de l’agriculture. Soulignons aussi que 12% des personnes interrogées mettent comme priorité que l’agriculture n’utilise plus de pesticides.
Les Français plébiscitent la production de biocarburant
Le sondage a porté aussi sur certains débouchés de la betterave à sucre et notamment celui des biocarburants. Et force est de constater que 84% des personnes interrogées sont favorables au fait que l’agriculture française continue à produire des biocarburants à l’avenir.
« Les incertitudes quant au prix et aux approvisionnements énergétique et alimentaire redonnent toute sa valeur et son sens à la production locale, en particulier celle de sucre et de bioéthanol », analyse Jérôme Fourquet.