Laurent Tard, Christophe David, François Baudron et Nicolas Renolleau ont fait le choix du blé hybride. Ils ont évoqué les raisons les poussant à implanter des variétés hybrides dans quatre articles distincts publiés au cours des mois de mai, juin et juillet. En cette fin août, il est temps d’un premier bilan de la moisson.
François Baudron note un avantage de la variété hybride SU Hyreal de près de 13 q/ha par rapport à Chevignon, variété lignée qu’il cultive également. Chez Christophe David, le différentiel est évalué à 6 à 8 q/ha en faveur de l’hybride SU Hycardi avec un point de protéines supplémentaire. Chez Nicolas Renolleau, la variété SU Hyreal atteint 93 q/ha sur 14 ha quand le rendement des variétés lignées varie de 80 à 90 q/ha. Et le PS de la variété hybride atteint 80 kg/hl, soit 1 à 2 points de plus que les variétés lignées. Pour Laurent Tard, c’est l’avantage paille qui prime. Le blé hybride produisant 1,5 t/ha de plus que les variétés lignées alors que cette campagne est déjà remarquable vis-à-vis de la quantité de paille produite.
Les premiers résultats d’essais confirment les retours d’expériences
Les premières synthèses Arvalis sur les rendements de la récolte 2023 placent la variété SU Hyreal en position favorable dans toutes les régions de France par rapport à la moyenne des témoins de chaque zone. En région Centre, la variété hybride affiche un rendement supérieur de 6,8q/ha, soit 107% de la moyenne générale. En Poitou-Charente, SU Hyreal grimpe à 110% de la moyenne générale avec un avantage de 10q/ha sur les témoins. En Pays de la Loire, c’est 13,7q/ha de plus que les variétés témoins à 109% de la moyenne générale. En Champagne-craie, c’est également un score de 109% de la moyenne générale pour 9,8q/ha supplémentaires. Et dans le Nord, la variété hybride affiche un score de 108% de la moyenne générale avec 13q/ha de plus.
Saaten-Union, semencier obtenteur de la variété SU Hyreal, fait remarquer qu’il existe un vrai gap entre cette variété hybride de nouvelle génération et les variétés témoins. "Les résultats de l’année interpelleront à coup sûr les producteurs de blé de toutes les régions, estime Sébastien Cateau, chef de marché céréales au sein du Réseau Deleplanque Saaten-Union. La différence de rendement en sa faveur et la régularité de ses performances dans toutes les régions ne font que confirmer ses performances déjà observées l’an passé. Ces deux dernières années, le choix de l’hybride s’avère payant !"
Des conditions au potentiel de l’hybride
Avec une offre de distribution remaniée qui permet aux variétés hybrides d’être rentables vis-à-vis des variétés lignées certifiées dès un gain de rendement de 2 à 3q/ha, le réseau Deleplanque Saaten-Union espère bien titiller l’intérêt des producteurs.
S’il n’existe aucune restriction technique de positionnement des variétés hybrides en situation à bon potentiel, force est de constater que le différentiel avec les variétés lignées est particulièrement éloquent en seconde paille, après un premier blé. "C’est dans cette situation que l’investissement est le plus favorable, poursuit Sébastien Cateau. Avec une variété lignée en blé de blé, il est habituel d’observer une perte de rendement de 10%. Avec une variété hybride, cette «perte» de rendement est largement gommée. L’effet hétérosis et les capacités de tallage du blé hybride sont une partie des raisons de ce maintien du rendement." Les derniers résultats publiés par Arvalis confirment d’ailleurs ces atouts puisque SU Hyreal est à la fois 1er de la synthèse "blé sur blé" en 2023 et en pluriannuel.
La capacité de tallage importante des variétés hybrides est d’ailleurs un critère essentiel à prendre en compte pour leur rentabilité. Le réseau Deleplanque Saaten-Union note que l’optimum économique est le plus souvent obtenu avec une densité de semis comprise entre 120 et 130 grains/m2, pour un objectif de 100 à 110 plantes viables en sortie d’hiver. Le semencier précisant qu’il est possible de monter jusqu’à 150 grains/m2 quand les conditions de semis sont plus difficiles.