50 tonnes d’azote minéral économisées grâce à la méthanisation

À Mance, dans le nord de la Meurthe-et-Moselle, Dominique Hirtzberger est l'un des six associés à l’origine de l’unité de méthanisation collective Valbioénergie. Crédit-A.Legendre/Terroir Est

Dominique Hirtzberger est polyculteur-éleveur à Mance, en Meurthe-et-Moselle. Il est l'un des six associés de l’unité de méthanisation collective Valbioénergie, qui alimente 1 200 foyers de la ville de Val-de-Briey en gaz. L’unité est effective depuis septembre 2020, mais la réflexion a débuté bien en amont, dès 2017; le temps de construire le projet du méthaniseur, mais aussi de réfléchir aux changements qui pourraient intervenir sur les fermes. "Avec les autres associés, nous avons d’abord réfléchi à ce qui serait bénéfique pour nos fermes, et nous avons défini le projet de méthanisation autour de cela. Par exemple, nous ne mettons pas de maïs dans le méthaniseur, car nous privilégions l’autonomie fourragère de nos troupeaux", explique Dominique Hirtzberger. Alors, la ration du méthaniseur est constituée à 75% d’effluents d’élevage, ceux des fermes associées, mais aussi de trois autres fermes et de deux centres équestres. Les associés apportent également du seigle, cultivé en Cive, du sorgho et un peu de luzerne. Et pour déterminer quelle Cive serait la plus appropriée pour leur système, les associés de Valbioénergie, ayant constitué un GIEE, ont mis en place dès le printemps 2019 une plateforme d’essais en partenariat avec la chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle.

Le seigle et le sorgho remplacent le colza et l’orge d’hiver

Ils y ont testé différents seigles et des mélanges orges-triticales. Le seigle ayant tiré son épingle du jeu, des essais de fertilisation ont suivi sur cette culture: "Au-delà de 90 unités d’azote par hectare, la culture est par terre et l’ensilage devient compliqué." Grâce à ces essais, Dominique Hirtzberger a fait évoluer sa rotation et ses pratiques: il a remplacé le colza et l’orge d’hiver, "chers à produire et difficile à désherber", par une "année méthanisation", où le sorgho fourrager monocoupe succède au seigle implanté après un blé tendre d’hiver et ensilé aux alentours du 15 mai, à floraison. Cette date est en effet optimale pour un bon compromis entre pouvoir méthanogène et rendement, car le taux de méthane par tonne de matière sèche diminue après la floraison. Chaque année, 56 hectares sont ainsi consacrés à la méthanisation, et ne reçoivent aucun produit phytosanitaire. "C’est presque une année bio, estime l’éleveur. D'ailleurs, grâce à la méthanisation, deux des cinq fermes associées ont pu passer en bio. Pour ma part, je vois déjà les effets de la nouvelle rotation sur le salissement. Le seigle est étouffant, et comme il est ensilé avant la montée à graines du vulpin, les champs sont plus propres, et les coûts de désherbage sur blé ont diminué."

Lire la suite dans le numéro d'avril 2022 de Cultivar

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