Dans le sol, les différents ions sont sous forme oxydée ou réduite : tout dépend de son potentiel d'oxydoréduction (ou redox), influencé par sa teneur en eau et en air mais aussi par son pH.
La forme d’engrais apportée pour la culture influence l’acidification du sol. Par exemple, une unité d’urée épandue prélève un ion H+ dans le sol pour sa transformation en NO3-. Résultat, le sol s’alcalinise. En revanche, une unité de NH4+ libère 2 ions H+ pour devenir du NO3-, le sol s’acidifie.
Tout est une question de redox
Si tout l’apport d’azote est absorbé par le végétal, il en résulte le bilan suivant: effet neutre de l’urée, effet acidifiant de l’ammonium NH4+ et effet alcalinisant des nitrates NO3-. En milieu moins riche en oxygène, NH4+ est la forme stable la plus présente tandis que la forme NO3- se retrouve davantage en milieu aéré. Tout dépend du pH du sol et du potentiel redox (Eh). Ce dernier mesure le degré d’aération du sol. Plus le milieu est asphyxié, plus le Eh est bas. En deçà de 350 mV, la plante subit un stress qu’elle essaye de combler en sélectionnant des micro-organismes spécifiques ou en produisant davantage d’exsudats racinaires pour acidifier la rhizosphère. Ce dispositif lui coûte beaucoup d’énergie et ralentit sa croissance.
Selon le redox du sol, certains éléments se retrouvent rétrogradés et bloqués. Pierre Roussel du laboratoire Labosol indique que "c’est le cas du phosphore, qui a tendance à se rétrograder sous une forme tricalcique ultime non assimilable en l’état par la plante, ou du fer qui, une fois oxydé, est moins absorbable et peut provoquer la chlorose ferrique".