Comment la décalcification des sols crée-t-elle des conditions favorables à la levée de dormance des adventices? Le calcium est une des pierres angulaires de la fertilité du sol:
- Le calcium dans la solution du sol est lessivable. La décalcification sur les premiers centimètres du sol est un phénomène récurrent si la stratégie d’amendements calciques a été laissée de côté. Cette décalcification est accompagnée d'une dislocation des argiles qui ne sont plus floculées en surface: il n’y a plus de construction d’agrégats et une croûte de battance se crée. Cette asphyxie de surface crée des anaérobioses: la matière organique qui n’est plus liée au complexe argilo-humique est mise en fermentation.
- Quand le milieu est bien structuré, les bactéries du sol utilisent l'oxygène dissous dans l'eau et sur le calcaire. Quand le milieu est anaérobie, elles respirent sur les nitrates et les argiles. Des conditions anaérobies participent donc à la dispersion des argiles et aggravent les phénomènes d’anaérobioses. Combiné à un excès de sodium ainsi qu’à un manque de carbonate de calcium, ce phénomène crée un cercle négatif de fertilité du sol: aggravation de la dislocation des argiles et de l’hydromorphie, blocages d'éléments nutritifs (cuivre, manganèse, bore).
- Le calcium est un élément indispensable à la structuration du sol: il sert de pont entre la matière organique et les argiles pour former le complexe argilo-humique. Il permet une meilleure aération du sol, limite la perte des argiles et améliore le potentiel de rétention des éléments minéraux.
Oligo+ recommande en théorie un entretien des parcelles avec des apports de calcaire (CaCO3) à hauteur de 1 t/ha pour 10% d’argile tous les ans.
- plus la vitesse d’avancement est élevée, plus l’énergie du choc au sol augmente et plus les liaisons entre argiles et matière organique sont fragmentées;
- les pertes de liaison du complexe argilo-humique impactent négativement la structure du sol et accélèrent la levée de dormance de certaines graines d’adventices.
Aujourd’hui, les vitesses de travail du sol ne cessent d’augmenter pour gagner en débit de chantier. Dans des cas avérés d’invasions d’adventices, il est donc préférable d’opter pour une vitesse d’avancement plus faible (pas plus de 8 km/h).