Colza d’hiver : la nécessité d'une variété adaptée

Qu’il s’agisse des contraintes climatiques ou de la pression induite par les insectes nuisibles, les différentes régions de France sont aujourd’hui davantage impactées par ces facteurs limitants.

Terres Inovia dresse une carte des bonnes pratiques à mettre en œuvre selon l’aire géographique d’implantation. Pour cela, les spécialistes ont combiné des données pédoclimatiques, comme les analyses de sol, la fréquence et l’intensité des aléas…

À noter : ces pratiques s’accompagnent évidemment d’un choix variétal adapté aux objectifs et conditions.

Pour aider les professionnels dans ce choix, l'application myvar condense toutes les informations à retenir pour chaque espèce.

D’une manière générale, les experts conseillent fortement de privilégier les variétés moins sensibles à l’élongation et à la verse, mais aussi celles qui sont plutôt épargnées par les attaques du phoma.

Enfin, dans les zones où l’on rencontre des invasions de pucerons verts à l’automne, opter pour un colza avec une résistance partielle au TuYV peut permettre l’économie d’un traitement insecticide.

À chaque région son critère prépondérant

• Les relevés météo de ces dernières années montrent que la moitié nord de l’Hexagone est davantage frappée par les aléas climatiques. C’est notamment le cas dans les Hauts-de-France, la Normandie, la Bourgogne-Franche-Comté et une partie du Grand Est.

Dans ces territoires, Terres Inovia conseille surtout de sélectionner plusieurs variétés très peu sensibles au phoma, afin de « diluer » et répartir les risques.

Il convient aussi de limiter les pratiques agronomiques pouvant aggraver le phénomène d’élongation. Par exemple, en évitant de combiner une forte disponibilité en azote, de fortes densités et des semis très précoces.

• En Poitou-Charentes, Vendée et dans le Limousin, le principal problème est la présence accrue de grosses altises. Pour contrer ces infestations, il est judicieux de préférer des dates de semis plus précoces, afin d’atteindre le stade 4 feuilles autour du 20-25 septembre. Cela doit permettre d’éviter au mieux les dégâts produits par les individus adultes.

De même, une variété disposant d’une bonne vigueur automnale permettra aussi de limiter les dommages causés par les larves.

• Dans la moitié sud du pays, d’autres critères sont à favoriser. L’Institut recommande de choisir des variétés à la fois tolérantes à l’élongation et capables d’un départ vigoureux (jusqu'au stade 3 ou 4 feuilles).

En outre, les agriculteurs de ces régions méridionales sont souvent confrontés à un climat plus chaud, avec des épisodes de sécheresse et des pluies trop irrégulières. Ainsi, pour profiter de bons rendements, il est important de semer un oléagineux qui offre une bonne régularité sur des rendements élevés.

Astuce ravageurs : les plantes « pièges » contre les méligèthes

Face à un autre ravageur, Terres Inovia rappelle l’intérêt de mélanger au semis une variété de colza à la floraion très précoce. ES Alicia ou Atrakt sont idéales. Les spécialistes conseillent une densité à respecter de l’ordre de 7 à 10 % pour de bons résultats.

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Cette technique permet de concentrer la présence des méligèthes sur ces premières fleurs, qui laissent ensuite de côté la grande majorité de la future récolte. Son efficacité est importante en cas de pression faible ou moyenne. Si celle-ci est trop forte, cette technique ne sera pas toujours suffisante.

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