Compaction des sols, restructurer ponctuellement

Un décompactage réussi exige certaines règles. © Pixel6TM

Le décompactage est la base des opérations de restructuration des zones tassées, en conditions friables. Il est caractérisé par sa profondeur (20 à 40 cm), et par sa capacité à fissurer sans retournement ni brassage des horizons. Les dents courbes en forme de croissant pointé vers l’avant sont à proscrire. Il faut avoir à l’esprit qu’un décompactage réussi exige de travailler à au moins 10 cm sous la zone à restructurer !

Un moyen mécanique existe pour travailler à 50 cm, c’est le sous-solage. Les sous-soleurs à chenille du génie civil atteignent même la profondeur de 70 cm. Mais les débits de chantier sont ridicules, pour des puissances requises de l’ordre de 50 à 60 ch par dent. Ce travail coûteux peut générer une moindre portance du sol, voire un engorgement en eau. La prévention prend alors tout son sens.

Les couverts sont de très bons maintiens à la structure du sol

L’intervention mécanique n’est pas la seule voie de restructuration. Les couverts végétaux permettent aussi de restaurer la porosité par leur enracinement, au moins jusqu’à un horizon souvent compacté, celui de la limite de l’ancien labour le plus profond. Deux années d’essais en limon ont livré des réponses intéressantes sur cette capacité des couverts (Agrotransfert 2017-2018, limons des Hauts de France). Selon le type de racines, pivotantes ou fasciculées, la prospection des zones tassées peut être différente (exemple de l’association radis-avoine). Le radis, donc un pivot, s’affranchit mieux de la zone la plus indurée, mais au final la profondeur prospectée est la même pour les deux espèces. La pénétration des racines crée des pores et des fissurations dans le profil, mais génère aussi des retraits par ponction d’eau. Même si les tassements ralentissent l’enracinement, il reste que les couverts sont un appui précieux à la restructuration profonde. Il faut, pour réussir, enregistrer au moins 500°C/jour base zéro, c’est-à-dire de 25 à 35 jours pour une levée de début septembre. L’enracinement est ensuite proportionnel à la masse aérienne.