Campagne 2024 : la valorisation perturbée de l’azote pourrait influencer la qualité des maïs

Les conditions météorologiques de l’année 2024 ont très certainement dégradé la mise à disposition et l’absorption de l’azote par les cultures. Si l’on en croit les spécialistes d’Arvalis, ce phénomène, encore à l’étude, a non seulement affecté les rendements et la qualité des céréales, mais aussi la culture du maïs.

Maïs carence

« Les symptômes de carence azotée se sont exprimés assez tôt dans le cycle des maïs, autour du stade 12 feuilles, c’est assez inhabituel », explique Anne-Sophie Colart, ingénieure régional de la région Nord et animatrice de la filière maïs fourrage chez Arvalis.

© Anne-Sophie Colart

Lors de la campagne 2024, les rendements décevants en céréales laissaient présager de bonnes teneurs en protéines. Pourtant, cela n’a pas été le cas. « Dans ces conditions, où l’azote a-t-il bien pu passer », s’interrogeait déjà Aurélie Augis, ingénieure régionale Centre-val de Loire chez Arvalis, le 7 août 2024 à l’occasion du premier bilan de campagne de l’année.

Selon cette spécialiste, les reliquats azotés à floraison et post-récolte, les indices de nutrition azotée et les relevés de biomasse laissent deviner une problématique au niveau du cycle de l’azote.

C’est-à-dire une mauvaise mobilisation de cet élément par les cultures, un défaut d’assimilation ou peut-être les deux. A l’heure actuelle, ces conclusions ne sont pas définitives, et restent encore à préciser.

Des symptômes de carences précoces

Outre, l’altération des récoltes de céréales 2024, cette problématique semble aussi avoir affecté les rendements et potentiellement la qualité des maïs. C’est en tout cas ce que laisse deviner les premiers résultats.

« Les symptômes de carence azotée se sont exprimés assez tôt dans le cycle des maïs, autour du stade 12 feuilles, c’est assez inhabituel, explique Anne-Sophie Colart, Ingénieur régional de la région Nord et animatrice de la filière maïs fourrage chez Arvalis. Généralement, ils s’observent plutôt en deuxième partie de cycle sachant que les besoins du maïs sont en forte augmentation à partir de la floraison. »

Cette spécialiste précise que dans certains cas, des apports d’azote minéral sur végétation autour du stade 10 feuilles ont pu rétablir la situation. « A partir de ces éléments, il est possible d’imaginer plusieurs causes à cette problématique : un défaut de minéralisation, du lessivage lié aux cumuls de pluie importants, une moindre absorption des cultures en lien ou pas avec des défauts d’enracinement, ou bien une combinaison de ces facteurs. Aujourd’hui, nous attendons l’ensemble des résultats pour confirmer ces hypothèses », souligne-t-elle.

L’effet année influencera les reliquats début drainage

Désormais, la période de lessivage commence, si bien qu’il n’y a pas, ou peu de marge de manœuvre pour rectifier la situation sauf aprés les céréales. En effet, la mise en place de couvert est un bon moyen de réduire le stock d’azote lessivable. « Globalement, les conditions météos de l’année écoulée sont les responsables de ce problème lié à l’azote. Alors même si les reliquats post-récolte sont élevés, cela ne voudra pas forcément dire qu’on a commis des erreurs de pilotage de la fertilisation durant la campagne. Encore une fois, c’est à relier au contexte particulier de l’année 2024 », s’empresse de préciser Anne-Sophie Colart.

 

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