Au cœur du pays de Caux, en Seine-Maritime, la coopérative Terre de Lin recoupe toutes les activités amont et aval de la filière lin textile, de l'obtention et la multiplication de semences, à la production, et la transformation (teillage et peignage). La coopérative, dont le territoire s’étend sur le département de l’Eure et de la Seine-Maritime, compte 650 agriculteurs adhérents et 320 salariés. La culture du lin textile est, certes, une production confidentielle, mais elle fait la fierté du territoire normand.
Java, une nouvelle variété qui gagne en précocité
Depuis 1950, la coopérative normande est impliquée dans la création variétale. 11 personnes sont dédiées à la R&D et Terre de Lin dispose, au cœur de la zone traditionnelle de production du lin textile, de 25 ha de parcelles d’essais. "Les axes d’amélioration variétale se concentrent sur la productivité et la rusticité des variétés, et notamment leur tolérance naturelle à la fusariose, à la brûlure et à l'oïdium", explique Laurent Cazenave, responsable de la communication au sein de Terre de Lin. Pour 2022, Terre de Lin lance une nouvelle variété baptisée Java; une variété qui gagne en précocité. "Cela signifie que, pour un rendement équivalent aux variétés de référence, la variété Java a un cycle plus court, d’environ une semaine. Pour les producteurs, c’est une sécurité par rapport aux aléas climatiques. Cette variété va aussi permettre d’étaler les chantiers de récolte."
Et pourquoi pas le lin textile d'hiver ?
Le lin textile est principalement une culture de printemps, mais environ 4.000 à 5.000 ha de "lin d’hiver" sont cultivés. Semés début octobre, ils sont arrachés mi-juin. "Chez Terre de Lin, la sélection de variétés de lin d’hiver date de plus de vingt ans. Ainsi, des variétés comme Toundra, Olga ou encore Cirrus ont fait leur preuve. Le rendement est plus faible que celui des variétés de printemps, mais dans un futur proche, cet écart devrait être compensé. Ces variétés sont une réponse aux zones de cultures plus séchantes et aux futurs changements climatiques", détaille Laurent Cazenave.
Après avoir été chahuté par la crise sanitaire, le marché du lin textile renoue avec une dynamique positive: "La demande mondiale a retrouvé son niveau d’avant-crise, les stocks en filature sont faibles, les voyants sont au vert. Les surfaces plantées en 2022 devraient retrouver leur niveau d’avant-crise, autour des 125.000 ha", précise-t-il.
