L'AGPM réclame la construction d'une filière maïs durable, responsable et performante

La filière française du maïs affronte une forte concurrence mondiale. Crédit: DR

L’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) dressait le bilan de cette saison 2023, à l’occasion d’une conférence de presse co-organisée avec Arvalis. Au-delà des bons résultats enregistrés ces derniers mois, Franck Laborde, président de l’AGPM, insistait sur la nécessité de redynamiser une filière en léger recul en France comme en Europe.

 

Après une saison 2022 bien décevante, les chiffres de l’année étaient attendus avec inquiétude. D’autant qu’avec 10% de surfaces perdues en 2023, la profession comptait sur des rendements élevés pour compenser. Dans les faits, avec 13,1 Mt de maïs produites en France, il s’agit d’une récolte très satisfaisante.

Des conditions difficiles qui se répètent

Et la performance est de taille, car les producteurs ont dû affronter, sur l’ensemble du pays, des éléments capricieux, créant un environnement de culture défavorable.

 

On retient globalement des semis étalés, avec une levée lente, dans beaucoup de régions. En conséquence, les parcelles ont subi une plus longue exposition aux ravageurs.

 

Des carences en azote ont été fréquemment relevées, souvent liées à une mauvaise implantation. Enfin, une majorité d’exploitants a dû composer avec de faibles précipitations, et même de longues périodes sans la moindre goutte d’eau par endroits.

 

La période de floraison s’est étalée du 20 juin en Occitanie jusqu’à début août en Bretagne, conduisant à une récolte plus tardive.

Plaidoyer pour une filière souveraine et décarbonée

L’AGPM appelle à un "sursaut collectif urgent sur la question du maïs". L’association s’inquiète en effet d’un contexte dans lequel la France et, même, l’Europe assistent plutôt à une contraction de la production, alors que la tendance est opposée dans le reste du monde, principalement en Amérique du Sud et aux États-Unis.

 

Pour les représentants de producteurs, nous avons les cartes en main pour développer une filière à fort rendement, tournée vers l’avenir et la transition agroécologique. Une étape indispensable dans notre combat pour le maintien de notre souveraineté alimentaire.

 

Les travaux de création variétale sont encourageants. Nous l’avons encore constaté récemment avec des projets comme le Smart Corn chez Bayer ou encore les nouvelles techniques de nutrition utilisées par Elicit Plant permettant de réduire les besoins en irrigation.

 

Mais pour y parvenir, l’AGPM sollicite l’aide des pouvoirs publics, par la mise en place "de politiques publiques cohérentes qui accompagnent et non limitent, taxent et affaiblissent", précisait-elle. En mettant notamment l’accent sur un besoin d’investissement massif.

 

Franck Laborde concluait d’ailleurs en ces termes : « Il serait incompréhensible et dangereux que la France et l’Europe soient à contre-courant du reste du monde en matière de production de maïs ! Si l’on veut produire une alimentation en quantité, avec un faible impact environnemental, tout en relevant l’enjeu du changement climatique, le maïs est une denrée stratégique et nécessaire ! »