L’analyse de sève annonce les symptômes avant leur apparition

Il est très difficile visuellement d’estimer un défaut nutritif sur une plante. Seule l’analyse de sève le permet. Crédit photo : M. Lecourtier/Média&Agriculture

"Un sol fertile est un sol qui est capable de fournir aux plantes les éléments nutritifs dont elles ont besoin, aux moments et en quantités nécessaires, souligne Alfred Gässler, agriculteur et consultant sur la gestion du sol. Un sol fertile est un sol capable de nourrir des plantes saines !" Cela étant dit, une analyse de terre n’est pas suffisante pour évaluer l’état du système. Ce qui est présent dans le sol n’est pas forcément disponible pour la plante. De plus, "chaque parcelle possède son propre facteur limitant". Et de fait, le consultant en gestion des sols incite à compléter les analyses de terre par des analyses de sève.

L’analyse de sève a l’avantage d’identifier une carence nutritive 20 jours avant l’apparition des premiers symptômes visuels qui en découlent. Or, l’observation de symptômes est déjà le signe d’une carence sévère. Alfred Gässler prévient: "Peu importent les symptômes, une carence est toujours identifiée trop tard s’il y a apparition de signes physiologiques. Le potentiel de rendement de la culture est d’ores et déjà affecté dès les premiers symptômes."

Ainsi, l’analyse de sève permet d’anticiper et de réagir en amont des premiers symptômes. Selon lui, "il est possible de corriger efficacement un défaut nutritionnel par des applications foliaires du ou des éléments incriminés et d’observer une amélioration du statut photosynthétique des plantes dès le lendemain qui suit la pulvérisation." Alfred Gässler précise également qu’un défaut nutritionnel peut exister sans que la plante ne montre le moindre symptôme. En effet, "une carence ne se devine pas, elle s’analyse".

Vérifier la bonne santé des plantes par des analyses simples en premier

Si investir 35 euros HT par analyse de sève peut en rebuter certains, Alfred Gässler met en avant deux méthodes d’analyses simples permettant de suivre la santé de ses cultures: les mesures du brix et du pH des plantes. Pour se faire, il est toutefois nécessaire de s’équiper un minimum… d’un réfractomètre, d’un pH-mètre et d’un presse-ail, ce dernier servant à extraire le jus des feuilles pour en mesurer ensuite le taux de brix et le pH.

Le pH idéal d’une plante est proche de 6,4. Au-dessus, et plus il est élevé, la probabilité de voir la culture attaquée par des insectes augmente. Dès un pH égal à 7, une probabilité de 60% existe d’observer des insectes sur la culture. En dessous de 6,4, les maladies sont privilégiées, avec des effets pervers cependant… En cas d'attaque d’insectes, ces derniers affaiblissent les tissus à des endroits localisés où le pH chute, qui deviennent alors des portes d’entrée pour les maladies. S'il s'agit d'un scénario catastrophe, la mesure uniquement du pH de la plante ne permet pas de conclure.

pH du jus de plante

En ce qui concerne le taux de brix, chaque culture possède sa propre valeur minimale à atteindre, mais il est à noter que plus le taux est élevé, plus c’est un indicateur de bonne santé de la plante. Ainsi, Alfred Gässler analyse: "Si les mesures du pH et du taux de brix offrent de bons résultats, la culture se porte très certainement bien. En revanche, si l’un des deux ne se trouve pas dans la bonne plage de valeurs, il est urgent de réaliser une analyse de sève." Pour l’analyse de sève ou pour la mesure du pH et du taux de brix, le consultant préconise de réaliser les prélèvements le matin avant 9h00, heure à laquelle une plante débute un nouveau cycle photosynthétique.

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