L’analyse de terre avec les process innovants de Terra Mea

La cytométrie en flux est issue du monde médical. Elle a été adaptée pour analyser des échantillons de terre. Crédit photo : Terra Mea

Vous ne connaissez pas Terra Mea ? Pas de panique, la société est toute jeune, créée en début d’année 2023. Elle est une filiale du groupe Laboratoires Dubernet.

Si le groupe Laboratoires Dubernet a créé la filiale Terra Mea dédiée spécifiquement aux analyses de terres et au conseil, c’est que ce dernier est persuadé d’apporter des nouveautés sur le marché.

En l’occurrence, il s’agit de deux innovations: l’une pour l’analyse physico-chimique des échantillons de terre, l’autre pour l’analyse microbiologique des terres agricoles. Car ce sont bien tous les marchés agricoles dont la production est dépendante du sol qui sont concernés par ces deux innovations. "Notre objectif est d’accompagner la transition agroécologique du monde agricole avec nos moyens d’analyse et d’interprétation, confie Olivier Antonin, directeur général de la toute jeune entreprise Terra Mea. À ce titre, les acteurs du monde agricole nous prêtent une oreille attentive depuis les près de six mois que nous allons à leur rencontre sur le terrain afin de faire connaître nos solutions d’analyses. La plupart des structures ont un service dédié à la transition agroécologique même s’il ne porte pas toujours ce nom."

Une analyse de terre physico-chimique aux délais très courts

S’il ne s’agit pas de l’innovation la plus disruptive, le directeur de Terra Mea est heureux de mettre en avant une nouvelle technique d’analyse physico-chimique de terre basée sur la spectroscopie en proche infrarouge.

La spectroscopie en proche infrarouge permet à la fois de réduire le temps d’analyse d’un échantillon de terre et d’être plus exhaustif dans les éléments analysés. Crédit photo : Terra Mea

Cette technique n’apporte pas de résultats plus précis que l’analyse de terre réalisée classiquement, mais elle la facilite, la rend plus rapide et plus complète à un coût compétitif. Pour une analyse comprenant la granulométrie, la teneur des différents éléments minéraux, le fractionnement de la matière organique et d’autres encore, la facture est inférieure à 100 euros ! Et il est à noter que rien ne change dans la manière de prélever les échantillons au champ.

Une analyse microbiologique qui change de paradigme

La seconde innovation qui a motivé la création de Terra Mea est plus avant-gardiste... D’abord, car elle concerne la microbiologique du sol et, aussi, parce qu’elle fait appel à une technologie issue du monde médical directement: le cytomètre en flux.

S’il a été nécessaire d’adapter les procédés d’analyse, la technologie permet de dénombrer les trois principales familles de micro-organismes du sol: les champignons, les bactéries et les protistes (protozoaires). "L’objectif n’est pas d’identifier chaque espèce connue ou non de chacune de ces familles, précise Olivier Antonin, mais plutôt de les compter puis de les qualifier selon trois grandes catégories: vivants, morts, en dormance. Pour ce faire, l’échantillon de terre, dont le protocole de prélèvement et d’envoi est identique à celui d’une analyse physico-chimique, est scruté par 4 lasers et une caméra. Nos premiers résultats mettent en évidence que c’est souvent la population de «dormants» qui est la plus nombreuse. L’idée est de se questionner sur la manière de favoriser la vie du sol par l’évolution des pratiques culturales, dans une perspective d’amélioration de la production."

Là encore, la technologie employée permet d’optimiser les coûts d’une telle analyse et de faciliter son déploiement. Le directeur général parle d’un prix agriculteur inférieur à 100 €. "Notre objectif est véritablement de vulgariser cette solution", conclut-il.