
À l’échelle du pays, 128 mm d’eau sont tombés, soit un excédent de 60 %, et même 77 % pour la région PACA.
© Angela/Adobe StockFranceAgriMer et Arvalis présentent des données révélatrices sur l’état hydrogéologique du pays. Alors que nous sortions déjà d’une longue période très arrosée, le mois de mai est venu enfoncer le clou.
Plus d’eau, moins de soleil et des records battus pour la saison
D’après les données enregistrées par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), la France a vécu le cinquième mois de mai le plus arrosé depuis la publication des premiers relevés météo.
À l’échelle du pays, 128 mm d’eau sont tombés, soit un excédent de 60 %, et même 77 % pour la région PACA.
L’ensoleillement en a naturellement pâti. Météo France observe un déficit moyen autour de 20 % pour l’ensemble du pays, mais parfois plus important sur les régions des grandes plaines céréalières. Et sur le quart sud-est, on serait plus proche des 30 %. Seuls mai 1984 et mai 2013 ont fait moins bien.
Un réveil plus lent des grandes cultures
Avec un tel tableau, les céréaliers constatent des retards généralisés.
Concernant le blé tendre, on note des dates d’épiaison entre le 10 et le 20 mai sur la majorité des régions. Seule l’Occitanie a été plus précoce, avec une moyenne relevée autour du 4 mai.
Pour l’orge d’hiver, l’épiaison s’est déroulée entre le 25 avril et le 2 mai sur une majeure partie de l’Hexagone. En revanche, des retards plus conséquents ont été remarqués dans le Grand Est, où cette phase a été atteinte vers les 9 et 10 mai, et, surtout, en Bretagne, avec une épiaison moyenne survenue en date du 15 mai.
Naturellement, les récoltes s’en trouveraient décalées. Pour le blé tendre, les experts d’Arvalis les prévoient autour de la première semaine de juillet pour la plupart des régions. Mais cette date pourrait atteindre le 12 juillet pour les Hauts-de-France par exemple. A contrario, l’Occitanie, moins retardée, peut espérer récolter autour du 24 juin.
Du côté des orges d’hiver, l’Institut voit plutôt une récolte entre le 20 et le 27 juin en moyenne. Aux deux extrémités, la Bretagne risquerait de récolter autour du 3 juillet, alors que l’Occitanie pourrait viser le 12 juin…
Pour les variétés de printemps, les estimations évoquent une période entre les 20 et 27 juillet.
Des conditions très dégradées en Nouvelle-Aquitaine
La façade atlantique ayant subi le plus de précipitations, l’état des sols a posé davantage problème en Nouvelle-Aquitaine. Les agriculteurs ont vu les conditions de culture se déprécier fortement.
En moyenne, seuls 41 % des parcelles de blé tendre sont notés comme B ou TB dans la région. Ce taux ne dépasse pas 44 % pour les orges d’hiver et 43 % pour celles de printemps. Seul le blé dur fait mieux, avec un chiffre qui atteint 54 %.
À l’échelle nationale, les conditions de culture sont décevantes pour ces trois céréales. Les notations B et TB atteignent seulement l’indice 62 pour le blé tendre, 63 pour le blé dur et l’orge d’hiver. L’orge de printemps est globalement moins affectée, avec un score moyen de 74.
Une levée très tardive pour le maïs
Avec sa période d’implantation au cœur du printemps, le maïs paye davantage le prix de cette météo maussade.
En moyenne, sur l’ensemble des régions, les semis accusent un retard de 11 jours. Les conditions climatiques en mai ont même accentué ce décalage, et la levée s’est fait encore plus attendre. Les relevés comptabilisent un retard moyen de 13 jours par rapport à la période moyenne de levée ; l’écart le plus important depuis 2015.
Pour autant, d’après Arvalis et FranceAgriMer, la situation peut s’améliorer si l’été réalise un départ convaincant en ensoleillement. Ce délai pourrait alors se réduire, d’autant que la qualité des conditions de culture n’est pas impactée, avec une notation moyenne B et TB qui atteint les 80 % sur l’ensemble du territoire.