La simple lecture du pH ne suffit pas à indiquer si un sol est calcaire. Dans un sol basique non calcaire, le pH peut être très élevé si le complexe argilo-humique (CAH) est faible. C’est le cas des sables siliceux qui, par définition, ne sont pas calcaires, mais qui peuvent parfois dépasser un pH de 8, ce qui n’est jamais le cas d’un sol argilo-calcaire.
"Le pH a une histoire en partie connectée à la vie microbienne, à la minéralisation du sol et à la disponibilité des éléments, souligne Pierre Roussel du laboratoire Labosol. Il évolue selon les saisons, hormis dans les situations où le CAH est très important."
Le pH optimal se situe entre 6 et 7
"Pour faire simple malgré un phénomène complexe, dès que le pH du sol s’éloigne de la zone dite «optimale», dont la valeur est comprise entre 6 et 7, la disponibilité des éléments du sol pour les plantes est plus limitée et le fonctionnement du sol n’est plus optimisé", indique Raphaël Martial, fondateur de l’organisme de formation Terreom.
Au-delà d’un pH de 7, des interférences entre les éléments, liées notamment à l’excès de calcium dans le sol, les empêchent d’être disponibles. Il se crée une sorte de concurrence entre les cations. "Dès qu’il fait sec, le calcium se rétrograde en carbonate et forme des dépôts de calcite autour de l’humus, ce qui réduit l’activité biologique, explique Pierre Roussel. De plus, à un certain pH, les bactéries ne fonctionnent plus correctement, leur optimal d’activité étant situé dans une zone de pH de 6-7." Au-delà de cette zone de pH idéal, l’équilibre bactériologique du sol se trouve déstabilisé avec parfois des dysfonctionnements associés (carence, etc.)