
Les prélèvements s’effectuent de préférence entre janvier et mars après la période de lessivage automnale, lorsque la minéralisation est au repos.
© Auréa« La mesure des reliquats azotés en sortie d’hiver (RSH) donne une vision précise des quantités d’azote minéral dans le sol à un instant t », rappelle Charlotte Gendre, cheffe de projet analyse de reliquat d'azote et fertilisation azotée pour Auréa AgroSciences. En 2023, ce laboratoire d’analyse et de conseil agro-environnemental a mesuré le RSH sur plus de 200.000 horizons, soit environ 90.000 parcelles.
Les pratiques culturales influencent le RSH
« L’analyse des reliquats est un outil sur lequel s’appuyer pour ajuster la fertilisation azotée des cultures », synthétise la référente technique d’Auréa AgroSciences. Au-delà de l’aspect agronomique, c’est aussi une contrainte réglementaire imposée par la directive nitrate pour certaines exploitations qui cultivent plus de 3 ha en zone vulnérable.
La valeur du reliquat varie d’une parcelle à l’autre en fonction de la nature du sol et de la climatologie de l’année précédente. « La nature du précédent, l’enfouissement des pailles, l’historique organique et les intercultures influencent aussi la valeur des RSH », rappelle Charlotte Gendre.
S’affranchir de l’hétérogénéité d’une parcelle
Les prélèvements s’effectuent de préférence entre janvier et mars après la période de lessivage automnale, lorsque la minéralisation est au repos. Avant de réaliser ces prélèvements, il faut s’assurer que la parcelle n’a pas reçu d’apport dans les deux mois précédents.
Un échantillon est élaboré à partir d’au moins 15 carottages. Au sein d’une même parcelle, Charlotte Gendre conseille de prélever dans une diagonale ou en croix et d’éviter les bordures et les anciens tas de fumier. Ainsi, il est possible de s’affranchir de l’hétérogénéité d’une parcelle.
De plus, l’ensemble de la parcelle doit posséder le même historique cultural. Dans le cas contraire, il faut procéder à plusieurs analyses.
Analyser les horizons colonisés par les racines
La profondeur du prélèvement dépend de la profondeur du sol et de la culture. « La mesure des reliquats s’effectue sur les horizons colonisés par les racines. Le plus souvent, nous analysons trois horizons distincts : de 0 à 30 cm, de 30 cm à 60 cm et de 60 cm à 90 cm, détaille Charlotte Gendre. L’échantillonnage de chaque horizon détermine où se trouve l’azote dans le sol et en quelle quantité. » La profondeur d'enracinement varie d'une culture à l'autre.