La culture du soja tend à remonter vers le nord en France. La légumineuse possède de nombreux avantages, mais il faut apprendre à dompter l'itinéraire technique pour assurer la récolte.
Le soja est-il polyvalent ? Le soja est mal armé contre les adventices, ce qui limite son implantation dans des parcelles propres. Outre cette limite, il possède de nombreux avantages :
- Il peut être implanté avec un semoir en ligne conventionnel ou un semoir monograine.
- Il s'accommode visiblement bien au semis sous couvert et au semis direct. Certains producteurs font précéder leur soja d’une couverture graminée-féverole ou vesce sans que la succession des légumineuses ne pose problème.
- Il est aussi très souvent placé après une culture immature en mai ou derrière une orge d’hiver fin juin. Mais cette date ne permet pas toujours une récolte mûre et sèche.
Le soja est-il fait pour le relay-cropping en France ? Le relay-cropping est séduisant pour proposer un cycle normal au soja tout en permettant une culture d’hiver préalable. Sylvain Delzon, chercheur, a entrepris un travail de fond sur cette thématique, soutenu par la région Nouvelle-Aquitaine, l’Inrae et l’université de Bordeaux. Il travaille sur la contribution du système au stockage de carbone dans le sol et sur sa réussite technique et agronomique. Son étude livre d'ores et déjà certaines informations :
- Le blé est sélectionné plutôt que l’orge, car il est moins concurrentiel pour la légumineuse. Si dans le nord de la France le blé sera privilégié pour ses performances, dans le sud c’est le soja qui reste la culture phare. La densité de semis de la céréale est donc à adapter.
- Il ne faut pas pénaliser la céréale lors du semis du soja alors qu’elle est épiée. Pour cela, le chercheur travaille avec un semoir à chassis haut dédié du groupe Agco. Et ça marche ! À condition de bien penser le semis de céréales. Il reste encore à gérer l’impact des roues à la moisson, car le soja vit mais mûrit mal après l’écrasement.
- Le blé et le soja perdent chacun environ 15% de rendement, mais le rendement global du couple est supérieur à celui fourni par une des deux cultures seule.