L'opération « Nichoirs à la ferme », pour l’association Hommes et Territoires, fait collaborer plusieurs coopératives pour offrir le gîte à trois espèces menacées : l’effraie des clochers, le faucon crécerelle et la chevêche d’Athéna.
Aux origines, une initiative de la coopérative de Boisseaux, à la demande de ses adhérents : « L’opération a démarré en 2014 pour répondre à des problèmes de dégâts de mulots, explique Aymeric Courbois, chargé de mission pour Hommes et Territoires. Elle permet de restaurer l’habitat de ces trois espèces menacées et de lutter biologiquement contre les campagnols. »
Entre 2014 et 2016, plus de 150 nichoirs ont été installés en Beauce : « Depuis 2016, nous avons un partenariat avec l’Esat (Établissement et service d’aide par le travail) de Lèves. Cela donne une dimension sociale à notre démarche, car les nichoirs sont construits par des travailleurs en insertion sociale et professionnelle. Les plans sont élaborés dans les bureaux de l’association, puis transmis à l’Esat avec un cahier des charges. Chaque nichoir est adapté à une espèce particulière. »
Cette année, c’est avec la coopérative AgroPithiviers que l’association Hommes et Territoires s’est lancée dans la pose de nichoirs : « Nous comptons 25 agriculteurs qui vont poser en moyenne deux nichoirs sur leurs exploitations, soit 50 nichoirs, détaille Aymeric Courbois. C’est la première fois que l’on fait travailler l’Esat sur des volumes aussi gros. Ils ont eu un mois pour produire les nichoirs. La coopérative a également fait installer deux nichoirs à faucon pèlerin proches des silos pour lutter contre les pigeons. »
Les différents nichoirs sont en bois de sapin du nord et traité à l’huile de lin. « Ils vont être installés durant l’automne car c’est la période durant laquelle les jeunes de l’année cherchent des refuges, et les adultes, des gîtes pour l’hiver », ajoute Aymeric Courbois. Un partenariat est également prévu avec la coopérative Axéréal dans le cadre de sa démarche avec McDonald et avec une ferme pilote de la société Lesieur. Côté prix, c’est une action simple et peu coûteuse pour un agriculteur. En sortie d’Esat, chaque nichoir coûte une centaine d’euros. Mais au final, le coût par nichoir est de 50 € pour l’agriculteur, montage et conseil compris. »
Avant d’installer ces nichoirs, l’association préconise un diagnostic sur son exploitation pour étudier la faisabilité : « Il est important de bien évaluer si telle ou telle espèce est présente, et de préconiser le lieu adéquat sur l’exploitation pour installer le nichoir », ajoute Aymeric Courbois. Le diagnostic se fait par l’association pour les adhérents, et avec l’organisme stockeur.
Intérêts de favoriser la présence de ces espèces
L’effraie des clochers et le faucon crécerelle ont un régime alimentaire composé à plus de 90% de rongeurs terrestres (60-70% pour la chevêche d’Athéna). Les 10% restants étant essentiellement composés d’insectes, de reptiles et plus rarement de passereaux. Ces trois espèces sont de véritables auxiliaires mais souffrent de la raréfaction de leurs lieux de reproduction. L’effraie des clochers niche dans des bâtiments, (grange, pigeonnier, clocher, etc.). Elle peut aussi nicher dans des arbres creux, tout comme la chevêche d’Athéna. Le faucon crécerelle, lui, niche régulièrement dans les murs des bâtiments ou dans d’anciens nids de corvidés.
Hommes et territoires