
Si les premières observations laissaient espérer une pression très faible pour cette campagne, les derniers relevés montrent une augmentation qu’il convient de surveiller. Quelques régions sont appelées à la vigilance et à l’action, même si la situation est souvent très contrastée selon les départements.
© Bigc Studio/Adobe StockAlors que les conditions météorologiques difficiles du printemps s’éloignent depuis quelques semaines, le cycle du maïs s’affirme enfin. Et avec lui, le retour des ravageurs, la pyrale en tête.
Si les premières observations laissaient espérer une pression très faible pour cette campagne, les derniers relevés montrent une augmentation qu’il convient de surveiller. Quelques régions sont appelées à la vigilance et à l’action. C’est le cas notamment en Île-de-France, en Lorraine, en Franche-Comté ou dans le Poitou, même si la situation est souvent très contrastée selon les départements.
Île-de-France
En zone francilienne, les maïs se trouvent généralement dans un stade de développement entre 10 et 16 feuilles. Les observations montrent des vols de pyrales en hausse depuis le début du mois.
Le pic de vol serait attendu autour du 20 au 25 juillet. La chambre d’agriculture conseille donc aux maïsiculteurs qui ne l’ont pas encore fait de placer au plus vite leurs diffuseurs de trichogrammes.
Pas d’affolement cependant, car la pression semble un peu plus faible que la moyenne pluriannuelle et le biocontrôle, si réalisé à temps, devrait suffire à contenir la menace.
Bourgogne-Franche-Comté
En Franche-Comté, le territoire a été particulièrement touché par les conditions très humides du printemps. En conséquence, les semis ont été très étalés, jusqu’à la mi-juin.
Et certaines parcelles n’ont pas pu être ensemencées. En moyenne, au 10 juillet, les maïs ont atteint les stades 8 à 16 feuilles. Les exploitations ayant réalisé les semis les plus précoces, autour de mi-avril, atteignent le stade 14 à 16 feuilles.
La présence de la pyrale a été confirmée, principalement dans le sud de la région. Plusieurs départements sont concernés : la Nièvre, la Saône-et-Loire, le Jura et la Côte-d’Or, plutôt dans la moitié sud du département. Pour la chambre d’agriculture de la région, le risque est plutôt élevé. Cependant, le pic de vol serait dépassé à ce jour.
Grand Est
En Lorraine, on retrouve là encore des semis de maïs très hétérogènes, avec aujourd’hui des stades de développement observés entre 8 et 17 feuilles (échelle BBCH 18-19). Le stade moyen est situé à 12 feuilles (BBCH 19).
La pyrale n’est pas visible sur l’ensemble de la région cette saison. Les pièges à phéromones installés montrent un taux de capture relativement faible, avec 3,8 papillons par dispositif.
Le risque est donc plus faible qu’en Franche-Comté. De plus, aucune ponte n’a été signalée sur les parcelles test. Toutefois, les vols se poursuivent et le pic n’est pas encore atteint, imposant ainsi une vigilance quant à l’évolution possible à la hausse dans la deuxième quinzaine de juillet.
Pays de la Loire
Sur la façade atlantique, on constate un meilleur développement des maïs, avec une levée moyenne à 20 feuilles, mais ici aussi une hétérogénéité très marquée.
Concernant la pyrale, les informations du réseau Vigicultures laissent penser que le pic de vol est déjà passé, en Loire-Atlantique et dans la Sarthe, avec de faibles populations constatées. On note en revanche une présence de plus en plus forte de l’insecte dans le Maine-et-Loire.
La chambre d’agriculture de la région évoque d’ailleurs un nombre de captures encore en augmentation ces derniers jours dans ce département, laissant « présager un second pic de vol », comme le précise le dernier BSV.
Le Maine-et-Loire est également très touché par les sésamies, avec un niveau de risque évalué entre modéré et fort concernant ce nuisible. Les territoires voisins ne semblent presque pas concernés pour le moment.
Poitou-Charentes
Plus au sud, les maïs atteignent un stade de développement situé entre 10 et 19 feuilles et la majorité des parcelles a déjà dépassé le stade 10. Le climat depuis la mi-juin est plutôt favorable à l’épanouissement de la culture.
La pyrale est présente dans ce territoire, où l’on constate un vol généralisé, qui se renforce. Les céréaliers doivent donc rester vigilants.
Les derniers relevés montrent davantage de captures et des larves sont en cours de développement. Le nord de la Vienne, surtout, est concerné, ainsi que le sud du territoire.
Cependant, les relevés montrent également des populations de sésamies assez importantes, et la vigilance se concentre davantage sur ce risque, plus élevé que celui de la pyrale sur l’ensemble du Poitou-Charentes.
Auvergne-Rhônes-Alpes
Enfin, en région Auvergne-Rhônes-Alpes, la partie ouest semble relativement épargnée par ces ravageurs du maïs. Cela ne fait pas exception pour la pyrale, pour laquelle les observations constatent un pic de vol plutôt faible cette saison.
En Rhônes-Alpes, le risque est un peu plus important. Mi-juillet, les spécialistes estiment qu’un vol de pyrale de seconde génération est à anticiper. Ils encouragent les cultivateurs à programmer au plus vite leurs lâchers de trichogrammes dans les secteurs de la Drôme et de la vallée du Rhône, principalement.
En outre, les données recueillies par la chambre d’agriculture se concentrent sur un autre nuisible : l’héliothis. Les captures de cet insecte se sont intensifiées ces dernières semaines, principalement en Isère et dans la Drôme.
Le risque est évalué comme « modéré ». Là encore, il convient d’être attentif, car si l’impact d’héliothis sur le rendement est plutôt faible, il peut toutefois jouer le rôle « de porte d’entrée pour les fusarioses », rappelle l’organisme.