Piloter correctement le désherbage et la fertilisation de l'orge de printemps semée à l'automne

La gestion des graminées est problématique pour les orges de printemps semées à l’automne. Les solutions de rattrapage au printemps sont inexistantes. Crédit: BrunoMartinsImagens/Adobe Stock

L’itinéraire technique des orges de printemps semées à l’automne (OPsa) s’apparente à celui d’une orge d’hiver, avec toutefois une vigilance plus accrue sur la gestion du désherbage. 

Les conseillers le disent: il faut privilégier la pratique du semis d’orge de printemps à l’automne dans des parcelles propres. Comme pour l’orge d’hiver, les solutions de désherbage de rattrapage au printemps n’existent pas. Il faut donc privilégier une parcelle indemne de graminées pour éviter toute concurrence avec la culture.

Bannir le mélange de matière active

"Les OPsa sont plus sensibles qu’une orge d’hiver aux produits racinaires, indique Élodie Joudelat, conseillère en productions végétales à la chambre d’agriculture de l’Yonne. Le mélange de matières actives est à proscrire, même s’il s’accompagne d’une perte d’efficacité sur les vulpins et les ray-grass." Florent Thiebaut, conseiller du Ceta de Romilly-sur-Seine dans l’Aube, prévient: "En cas d’application d’un herbicide antigraminées à l’automne, il est préconisé d’enterrer correctement la semence pour éviter des problèmes de sélectivité qui sensibilisent la culture au gel."

Autre point de vigilance: la gestion des insectes d’automne. Semée à l’automne, une orge de printemps est davantage exposée au risque pucerons et cicadelles. Leur gestion s’effectue de la même manière qu’une orge d’hiver avec l’application d’un insecticide homologué. Cette protection n’est pas systématique. Elle dépend de l’année climatique et du degré d’infestation.

Quid de la fertilisation ?

L’orge de printemps semée à l’automne nécessite un pilotage fin de l’azote (avec la pince N-Tester, par exemple). Son potentiel est plus élevé que lorsqu’elle est semée au printemps et le risque de diluer la protéine est par conséquent plus important. La fertilisation azotée se conduit comme celle d’une orge d’hiver. Pour éviter le risque de verse, la biomasse étant plus importante pour les semis précoces, il convient également de réguler les OPsa selon les mêmes préconisations qu’une orge d’hiver.