Adapter le planning de semis en protéagineux

Les habitudes culturales seront amenées à changer avec des hivers plus doux et humides. En protéagineux, la maîtrise du risque de gel devient paradoxalement le premier sujet à traiter pour limiter les risques de maladies précoces, dont la bactériose.

semis protéagineux d'hiver

Les différents paramètres des semis doivent être parfaitrement maîtrisés pour une prévention des maladies, avec un soin particulier apporté à la date.

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Le changement climatique n’aura pas que les sécheresses comme conséquences sur les cultures. Pour les protéagineux d’hiver, pois et féverole, c’est plutôt le gel sortie hiver (février-mars) associé aux fortes amplitudes thermiques qu’il faut craindre car favorables au développement des maladies (les dégâts mécaniques créant des portes d’entrée).

Pour Bastien Remurier, référent national protéagineux à Terres Inovia, « ces sorties d’hivers doux et humides sont certes propices au développement des maladies, mais il faut moduler les éléments trop alarmistes sur la bactériose ». Un complexe de maladies fongiques peut se développer en début de cycle (ascochytose, anthracnose…) et quelquefois seulement, la bactériose y est associée. Cependant, même peu fréquente, il n’existe pas de produit capable de lutter contre elle. Bastien Remurier se veut rassurant : « La bactériose est toujours présente avec les deux autres maladies. » Placé précocement, le fongicide peut donc avoir un effet indirect positif si présence de symptômes.

Tout est dans l’implantation

La seule solution, (préventive et la plus efficace) est alors de travailler de manière prophylactique sur les semis : date, profondeur de plantation, densité, voire variétés. L’objectif est de diminuer la sensibilité au gel des plantes et donc aux maladies. Terres Inovia préconise en particulier de ne pas semer trop tôt car, avec les automnes doux, la plante avancerait trop vite en stade et se retrouverait rapidement à des stades plus sensibles au gel en sortie d’hiver (stade 6 feuilles, voir graphique). Avec l’automne et l’hiver plus doux, il est pertinent de décaler l’implantation entre mi-novembre et fin décembre. La densité joue aussi : 60 à 70 grains/m2 sont conseillés, 80 à 90/m2 dans les argiles et 115/m2 dans les craies. À noter, une surdensité importante pourrait augmenter le risque maladies en créant un microclimat favorable dans le couvert. De même la profondeur doit atteindre 4 à 6 cm minimum, de manière à protéger l’épicotyle, très sensible au gel et souvent une porte d’entrée principale des maladies. Enfin, l’évolution génétique propose des variétés plus adaptées à la nouvelle donne climatique, et donc moins sujettes au risque.

présence des maladies semlon le créneau de semis

La date de semis est prépondérantes. Un semis précoce augmente les risques

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