Glyphosate et vers de terre : que révèlent les données ?

Lors du renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour dix ans en fin d’année 2023, nombreux sont les chercheurs ayant alerté sur ses effets délétères pour les vers de terre. Mais les ACiStes, qui ont souvent un recours plus important au glyphosate que l’agriculture dite « conventionnelle », observent plutôt un accroissement des populations de lombrics. Comment expliquer une telle divergence entre les conclusions de la recherche et les observations de terrain ? Vincent Chaplot, directeur de recherche à l’IRD, s’est intéressé aux études scientifiques en question. Dans cet article, il propose ses conclusions et son point de vue.

Ver de terre tenu en main

Les études scientifiques testant l'impact du glyphosate sur les vers de terres sont le plus souvent effectuées en laboratoire et avec des doses d'herbicides très fortes.

© photographyfirm/Adobe Stock

« L’étude de Lima-Silva et Pelosi, publiée en 2023 dans le journal Integrated Environmental Assessment and Management, est à ma connaissance la plus récente sur le glyphosate, note Vincent Chaplot, directeur de recherche à l’IRD. Elle reprend les conclusions des 63 études du monde entier publiées entre 1982 et 2022. »

Ses auteurs concluent à une absence d’impact du glyphosate lorsqu’il est utilisé aux doses recommandées.

>>> Lire aussi : Le glyphosate réautorisé jusqu'à décembre 2033

« Ils précisent toutefois que plusieurs applications par année peuvent induire des effets négatifs sur la reproduction et la structure des populations de vers de terre, ce que les expérimentations disponibles, selon Vincent Chaplot, ne peuvent toutefois mettre en évidence par manque d’études sur le long terme. »

Les doses de glyphosate testées bien au-delà des normes

« La "ré-analyse" des données de base des 63 études…

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